Apparition de "l'ange de la paix" au Portugal 1915-1916 

31/07/2025

Au printemps 1916, alors qu'ils sont en train de jouer à la Loca do Cabeço au Portugal, trois pastoureaux, Lucia, Francisco et Jacinta, voient venir vers eux "un jeune garçon d'environ 14 ou 15 ans, d'une grande beauté, plus blanc que neige et que le soleil rend transparent comme du cristal", rapporte Jacinta. Cet ange apparaîtra quatre fois avant la première apparition de la Vierge de Fatima, sous leurs yeux ébahis le 13 mai 1917. Un ensemble de miracles reconnus par l'Église catholique depuis 1930.

Tu étais un chérubin protecteur, aux ailes déployées ; je t'avais placé et tu étais sur la sainte montagne de Dieu ; tu marchais au milieu des pierres étincelantes. (Ézéchiel 28, 14)

LE CONTEXTE

A quelques minutes du bourg de Fatima, se trouve le hameau d'Aljustrel d'une vingtaine de maisons. Là vivent deux familles nombreuses, les dos Santos et les Marto. Francisco Marto est gentil, simple, humble, patient, très calme et aime vivre en paix avec chacun. Jacinta Marto aime porter les agneaux dans ses bras pour qu'ils ne se fatiguent pas. Francisco et Jacinta sont les derniers de neuf enfants. Ils vivent heureux dans leur famile, en harmonie avec leurs frères et soeurs.

Francisco et Jacinta aiment marcher en compagnie de leur cousine Lucia dos Santos qui habite près de chez eux. Lucia est un peu plus âgée, elle est née le 22 Mars 1907. Francisco aime jeter des miettes de pain sur les rochers pour les oiseaux. Dans l'air pur de la montagne, il aime aussi jouer de la flûte ou chanter, pendant que Lucia et Jacinta dansent joyeusement, ou courent, sautent dans les champs. Les heures passent très vite en amusements.

Les parents demandent de réciter l'entier chapelet après manger. Mais les trois amis ont trouvé un moyen rapide pour finir leur prière. Sur chaque grain du chapelet, ils ne disent que la première phrase de la prière, "Notre Père", "Je vous salue Marie",... Jacinta embrasse même Notre-Seigneur pour aller encore plus vite. Depuis tout petit, ils ont appris à la maison et à l'église à aimer Dieu. Un jour qu'ils jouaient, Jacinta se choisit comme gage, d'embrasser trois fois Notre-Seigneur.

Un jour de la procession du Saint-Sacrement, malgré que Lucia insiste pour que Jacinta jette des fleurs sur le passage de Jésus, Jacinta se retourne et regarde la procession en essayant de voir Jésus. Plus tard elle dira: "Mais je ne l'ai pas vu". Lucia lui explique alors que Jésus est caché dans l'hostie. Depuis, Jacinta l'appellera le "Jésus-Caché".

L'ange de l'Éternel campe autour de ceux qui le craignent, et il les arrache au danger. (Psaumes 34, 7)

LES PREMIÈRES MANIFESTATIONS : "QUELQUE CHOSE AYANT FORME HUMAINE"

1915, Aljustrel, haut de la colline du Cabeço

Au cours des trois premières manifestations de 1915, l'ange ne dit rien du tout. Ce n'est que lors des apparitions de l'année suivante, que l'ange prépare spirituellement les enfants à la future apparition mariale de Fatima. Lucia Santos, 8 ans, se voit alors confier par sa mère la garde du troupeau. Elle a des camarades de son âge pour jouer, Teresa Matias, sa sœur Maria Rosa et Maria Justino. C'est en leur compagnie que Lucia bénéficie, par trois fois, de l'apparition de l'ange au sommet du Monte du Cabeço. Les trois fillettes montent leurs troupeaux jusqu'à la cime de la colline où se trouvait un grand terrain planté d'arbres. Vers midi, elles mangent puis ensuite récitent le chapelet, comme il est coutume de le faire dans les campagnes portugaises de l'époque.

A peine ayant commencé leur récitation, les enfants voient comme suspendue en l'air au-dessus des arbres, une figure semblable à une statue de neige, que les rayons du soleil rendent un peu transparentes. Tout en continuant le chapelet, les petites filles fixent les yeux sur cette figure, qui disparait dès qu'elles l'ont terminé.

L'expérience est décrite comme suit dans les Mémoires de la voyante:

"Nous avions à peine commencé [à prier le rosaire] que, devant nos yeux, nous vîmes, comme suspendue dans l'air au-dessus des arbres, une figure semblable à une statue de neige que les rayons du soleil rendaient un peu transparente (...) plus resplendissante qu'un cristal traversé par les rayons du soleil".
– Qu'est-ce que c'est ? – demandèrent mes compagnes un peu effrayées.
– Je ne sais pas!
Nous continuâmes notre prière, gardant les yeux fixés sur cette figure, qui disparut dès que nous eûmes terminé". 

La nouvelle de cette première apparition se répandit au village, car les compagnes de Lucia la racontèrent aussitôt, mais personne n'y fit attention, disant que cela était des balivernes. Bien sur, les petites filles furent très réprimandées par leurs parents et même battues. Tout le village se moquait des fillettes.

Notons que les enfants ne dirent pas : "Nous avons vu un ange", mais : "Nous avons vu quelque chose" qu'elles ne savaient décrire, mais qui plus tard diront que "cette chose avait une forme humaine".

Cette "chose" donc, apparaîtra deux autres fois aux mêmes petits enfants ; mais quelle est la signification de telles apparitions, si aucun message n'a été délivré aux fillettes ? Nous pouvons penser que Dieu voulait préparer Lucia aux Apparitions de la Très Sainte Vierge ; puisque des trois enfants présents ici, c'est elle qui eut le privilège de voir Notre-Dame.

Mémoires de Sœur Lucie I. 14e édition. Fátima: Secretariado dos Pastorinhos, 2010, p. 78.

De gauche à droite, Lúcia Santos, Francisco et Jacinta Marto

PREMIÈRE APPARITION : "L'ANGE DE LA PAIX"

Printemps 1916, Loca do Cabeço, Pregueira à Valinhos

Au printemps, Lucia 9 ans, Francisco 8 ans, et sa sœur Jacinta 6 ans, obtiennent la permission de leurs parents pour garder leur troupeau. Dès lors, les trois cousins sont souvent réunis. Ce jour là, ils montent sur le versant de la colline avec leurs brebis. Ils se réfugient dans une petite caverne située sur le versant est de la Loca do Cabeço pour se protéger du mauvais temps. Ils grignotent quelque chose puis récitent le chapelet. Ils ressortent et jouent un certain temps.

Lucia revient sur les faits avec sa simplicité ordinaire :

"Nous allâmes, un jour, avec les brebis dans un terrain qui appartenait à mes parents, et qui se trouve au bas du Cabeço, du côté du levant. Ce terrain s'appelle Chousa Velha . Là, au milieu de la matinée, commença à tomber une pluie fine, qui ne mouillait guère plus que de la rosée. Nous montâmes la pente de la colline, suivis par nos brebis, à la recherche d'un rocher pour nous abriter.

Ce fut alors que, pour la première fois, nous entrâmes dans cette grotte bénie. Elle se trouve au milieu d'une oliveraie qui appartient à mon parrain Anastase. On voit, de loin, le petit hameau où je suis née, la maison de mes parents et les autres hameaux de Casa Velha et de Eira da Pedra. Nous avons passé la journée à cet endroit, bien que la pluie eût cessé et que le soleil se fût montré de nouveau, brillant et clair. Nous prîmes notre repas et nous nous mîmes à réciter le chapelet, et je ne sais pas s'il n'a pas été l'un de ces chapelets que, dans notre empressement à jouer, nous récitions souvent en faisant passer les grains et disant seulement Je vous salue Marie et Notre Père. La prière terminée, nous commençâmes à jouer aux cailloux. (...)

Nous étions en train de jouer depuis quelque temps, lorsqu'un vent violent secoua les arbres, et nous fit lever la tête pour voir ce qui arrivait, car le temps était serein. Nous aperçûmes alors, à une certaine distance, au-dessus des arbres qui s'étendaient du côté du levant, une lumière plus blanche que la neige, qui avait la forme d'un jeune homme de quatorze ou quinze ans. Elle était transparente, plus brillante qu'un cristal traversé par les rayons du soleil, et d'une grande beauté. À mesure que cette apparition approchait, nous distinguions mieux ses traits. Nous étions tout surpris, impressionnés, et nous ne disions mot.

Une lumière plus blanche que neige, au milieu de laquelle apparut la silhouette d'un jeune homme entièrement transparent pour la lumière, et plus radieux qu'un cristal qui reflète la lumière du soleil. Quand il se rapprocha, nous pouvions discerner ses traits de façon plus claire et plus nette. Nous étions dans l'admiration, saisis comme subjugués. (Lucia)

En arrivant près des trois enfants, l'Ange dit :

– N'ayez pas peur. Je suis l'Ange de la Paix. Priez avec moi.
Et s'agenouillant à terre, il baissa le front jusqu'au sol.
Poussés par un mouvement surnaturel, nous l'imitâmes et nous répétâmes les paroles que nous lui entendions prononcer:
– Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas et qui ne vous aiment pas.
Après avoir répété cette prière trois fois, il se releva et nous dit:
Priez ainsi. Les cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs aux voix de vos supplications.

Par ces mots, l'Ange nous apprend que le Cœur de Marie conduit infailliblement au Cœur de Jésus. Ces deux Cœurs ne se séparent pas : qui trouve l'un, trouve l'autre. Déjà, en 1873, un pieux jésuite, le R. P. Xavier de Franciosi, écrivit un important ouvrage où nous cueillons cette vérité : "Le Cœur de Marie conduit infailliblement au Cœur de Jésus ; ces deux Cœurs ne se séparent pas ; qui trouve l'un trouve l'autre. C'est le Cœur de Marie qui montre le Cœur de Jésus et c'est lui également qui le donne".

Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut? (Hébreux 1, 14)

Au début du siècle, la dévotion aux Saints Anges était très vivante au Portugal, et ce culte était loin d'être inconnu aux trois pastoureaux. Chaque matin et soir ils adressaient une prière à leur Ange Gardien : "A la louange de notre Ange Gardien qui nous garde nuit et jour, qu'Il soit toujours en notre compagnie." François a été le seul à ne pas entendre les paroles de l'Ange, et il en sera de même pour toutes les apparitions ; cependant, il eut lui aussi le privilège de voir les présences divines.

Références : Mémoires de Sœur Lucie I. 14e édition. Fátima: Secretariado dos Pastorinhos, 2010, p. 175 (IV Mémoire). Cf. également Mémoires de Sœur Lucie I, p. 80 (II Mémoire).

Lucie écrira plus tard : "La présence du surnaturel qui nous enveloppait était si intense, que nous avons oublié pour un certain temps que nous existions. La présence divine était si profonde et si forte en chacun de nous, qu'il ne nous est pas venu à l'idée d'en parler entre nous. Encore le jour suivant nous étions totalement plongés dans cette présence surnaturelle. La force de la présence de Dieu était intense, qu'elle nous absorbait totalement en elle, et nous anéantissait presque. Il semblait qu'elle nous ravissait pour un certain temps l'usage des sens de notre corps. Durant ces journées nous étions comme dirigés par cet être surnaturel qui nous guidait. La paix et le bonheur que nous ressentions étaient immenses, mais tout intérieurs. Nos âmes étaient toutes plongées en Dieu. (...) Les paroles de l'ange se gravèrent dans notre esprit comme une lumière qui nous faisait comprendre qui était Dieu, comme Il nous aimait et comme Il voulait être aimé, ainsi que la valeur du sacrifice offert pour la conversion des pécheurs."

Là-dessus, l'ange les quitte seuls pour quelques mois, afin de voir s'ils demeurent fidèles à la grâce reçue et à leur résolution : ils ne doivent parler à personne de ces évènements, sauf entre eux, et ils doivent renoncer à d'autres visites consolatrices de l'ange jusqu'à nouvel ordre. 

DEUXIÈME APPARITION : "L'ANGE DU PORTUGAL" 

Été 1916, Jardin de la maison de Lucia, près du puits de l'Arneiro

Les faits se déroulent en été, car il y faisait très chaud. Les trois enfants revenaient avec le troupeau au milieu de la matinée, et étaient en train de jouer près du puits, lorsqu'ils virent le même ange qui leur dit :

– Que faites-vous? Priez! Priez beaucoup! Les cœurs de Jésus et de Marie ont sur vous des desseins de miséricorde. Offrez constamment au Très-Haut des prières et des sacrifices.
– Comment devons-nous nous sacrifier ? – demandai-je.
De tout ce que vous pourrez, offrez un sacrifice en acte de réparation, pour les péchés dont Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs. De cette manière, vous attirerez la paix sur votre Patrie. Je suis son Ange Gardien, l'Ange du Portugal. Surtout acceptez et supportez avec soumission les souffrances que le Seigneur vous enverra.

Ainsi, dès à présent, les petits bergers connaissent deux sortes de sacrifices : offrir à Dieu nos actions en compensation des péchés qui l'offensent et accepter les épreuves de la vie pour obtenir la conversion des pécheurs. Après l'Apparition, François demanda à sa cousine : "Que t'as dit l'ange ?" Étonnée, Lucie lui demanda s'il avait entendu le dialogue, mais le petit garçon lui dit : "Non, j'ai vu qu'il te parlait et j'ai entendu ce que tu lui as répondu, mais je ne sais pas ce qu'il t'as dit".

Mémoires de Sœur Lucie I. 14e édition. Fátima: Secretariado dos Pastorinhos, 2010 p. 176 (IV Mémoire).

TROISIÈME APPARITION : "L'ANGE DE L'EUCHARISTIE" 

Automne 1916, Loca do Cabeço

À l'automne 1916, les pastoureaux font paître encore une fois leurs brebis dans les pâturages. Après le repas, ils se mettent à prier là où précisément l'ange leur est apparu la première fois. Alors qu'ils récitent la prière apprise par l'ange (« Mon Dieu, je crois, j'adore… etc. »), le visage contre terre, une lumière apparait au dessus d'eux. Se relevant, les enfants voient de nouveau l'ange.

Lucia témoigne : "On s'est levés pour voir ce qui se passait, et avons revu l'ange qui tenait un calice dans sa main gauche. En suspension au-dessus du calice, il y avait une hostie de laquelle tombaient quelques gouttes de sang. L'ange quitta le calice et l'hostie pour venir s'agenouiller à côté de nous et nous demander de répéter trois fois : "Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit, je vous adore profondément et je vous offre le très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus Christ, présent dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférence par lesquels Il est le plus offensé et par les mérites infinis de son Sacré Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je vous supplie de convertir les pécheurs". Puis, l'ange se leva, prit le calice et l'hostie. Il me donna l'hostie et fit boire Jacinta et Francisco au calice en disant : "Mangez et buvez le Corps et le Sang de Jésus Christ, terriblement outragé par l'ingratitude des hommes. Offrez réparation pour consoler Dieu". L'ange s'agenouilla à nouveau, mit le front à terre et répéta avec les enfants : "Oh, Sainte Trinité…" etc., puis il disparut."

Les trois petits voyants gardèrent le plus absolu silence sur les Apparitions de l'Ange. Pourquoi donc ?. Sœur Lucie le dit plus tard : « À cause de l'expérience pénible après l'Apparition de 1915 ». Elle confia également avoir la conviction qu'elle avait réellement reçu ce jour-là le Corps, l'Âme et la Divinité de Jésus-Christ comme lorsqu'elle communiait à l'église par le moyen d'une hostie.

Cette communion mystique fut certainement pour eux une grâce singulière. La Vie des Saints offre divers exemples de ces communions miraculeuses sans l'intervention du prêtre, par exemple celles de la Bienheureuse Imelda, de saint Stanislas Kostka, de saint Gérard Majella, etc. Cependant c'était la première fois que la sainte communion était offerte à des âmes privilégiées sous la forme du Précieux-Sang.

Dans leurs conversations intimes, les pastoureaux se demandaient pourquoi Lucie avait reçu l'Hostie alors que François et Jacinthe le contenu du calice. Lucie expliquait à ses cousins que les deux communions étaient équivalentes, mais lorsque Notre-Dame, à sa seconde visite, leur eut annoncé leur avenir, ils comprirent que la différence dans la « matière » de leur communion symbolisait la différence de leurs destinées : Lucie devant rester longtemps sur cette terre, avait besoin du Pain de vie ; eux, appelés à la quitter bientôt, devaient se préoccuper particulièrement d'offrir le sacrifice de leur vie.

Mémoires de Sœur Lucie I. 14e édition. Fátima: Secretariado dos Pastorinhos, 2010, p. 176-177 (IV Mémoire).

COMMUNIQUEZ AVEC LES ANGES !

L'Ange de la Paix, qui est apparu à Sœur Lucie, rappelle les clefs simples mais essentielles pour dialoguer avec les anges.

Lorsque Sœur Lucie évoque la première apparition de l'ange au printemps 1916, elle décrit "une lumière plus blanche que neige, au milieu de laquelle apparut la silhouette d'un jeune homme entièrement transparent pour la lumière, et plus radieux qu'un cristal qui reflète la lumière du soleil".

Cette description corrobore celles des Saintes Écritures : "Et voici, il y eut un grand tremblement de terre ; car un ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre, et s'assit dessus. Son aspect était comme l'éclair, et son vêtement blanc comme la neige" (Mt 28, 2-4). De même, le livre de l'Apocalypse, décrit un "ange puissant, descendre du ciel enveloppé d'une nuée, un arc-en-ciel au-dessus de la tête, le visage comme le soleil et les jambes comme des colonnes de feu" (Ap 10, 1).

Sœur Lucie – qui avait 9 ans à l'époque des apparitions – poursuit son récit, au moment où l'ange prend la parole pour leur dire : "Ne craignez pas ! Je suis l'Ange de la Paix. Priez ainsi avec moi : Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas, et qui ne Vous aiment pas".

À Fatima, l'Ange se laisse voir par les petits bergers et communique avec eux. C'est une grande leçon à retenir : les anges désirent former une communauté du salut avec les hommes. Et dans ce but, ils peuvent prendre corps et parler avec nous.

Il est important de noter que l'Ange s'adresse aux enfants sans que ceux-ci n'aient acquis au préalable des dispositions particulières. Contrairement à ce qu'affirment de façon erronée et trompeuse les théories New Age et leur fausse dévotion aux anges, il n'est pas question de suivre une quelconque initiation ou un apprentissage de rituels pour pouvoir entrer en communication avec les anges.

L'Ange de la Paix l'établit clairement : aucune technique n'est requise pour dialoguer avec les anges. Pour les entendre, il suffit d'aiguiser son ouïe spirituelle, d'affiner sa conscience et d'adopter le regard d' un enfant. Et celui qui ne parvient pas à entendre son ange, devrait probablement réaliser un examen de conscience.

L'Ange invite les enfants à la prière. À cette occasion, il révèle aux petits bergers une première prière avec laquelle on peut s'adresser à Dieu. Tout simplement, en lui disant combien nous l'aimons, que nous croyons en lui, et que nous l'adorons. Les paroles des anges nous encouragent à redécouvrir les paroles simples, pleines d'amour, de révérence, mais aussi la miséricorde, la sainteté et les actes de charité.

L'Ange en exemple

En prenant nos dispositions pour écouter la voix de ces grands amis – chacun en a au moins un à ses côtés – nous les entendrons nous encourager à honorer, servir et réjouir le Seigneur. Lors de cette première apparition, l'Ange va droit au but, il enseigne simplement aux enfants : "Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime" et les conduit à l'adoration. L'Ange inspire et élève par son exemple. À Fatima, il se donne en exemple aux enfants en s'agenouillant lui-même et en courbant le front jusqu'au sol. L'Ange n'est pas passif, il s'engage auprès de chacun afin que nous apprenions à fixer le regard en Dieu.

Face à tant de beauté, les enfants de Fatima restèrent "figés et émerveillés", selon les termes de Sœur Lucie. Comment ne pas se souvenir des paroles de saint Jean de la Croix : "Ô âmes créées pour ces grandeurs et qui y êtes conviées, que faites-vous? À quoi vous amusez-vous ? Ô déplorable aveuglement des enfants d'Adam, puisqu'ils ne voient goutte, entourés d'une si grande lumière, et qu'ils sont sourds à ces hauts cris…" (Cantique spirituel 39, 7)?

Nous savons que nous pouvons compter sur des êtres puissants, lumineux, et dotés de capacités bien supérieures aux nôtres. Avec une profonde révérence, il nous faut rechercher leur compagnie et entretenir notre relation avec ces bons amis. Et tâchons de les imiter, pour le plus grand bien de notre âme.

L'ange est le serviteur de Dieu, il n'est pas le nôtre. Tous les anges gardiens agissent auprès de nous, tels des "instructeurs personnels" afin que nous portions le dessein de Dieu. Comme les petits bergers de Fatima, nous ferions bien de suivre leurs conseils et leurs gestes car ils nous ont été envoyés par Dieu.