Dr Sylvie Dethiollaz : mort et conscience
Dr Sylvie Dethiollaz : mort et conscience
Sylvie Dethiollaz. Elle étudie les "états modifiés de conscience non ordinaires" au sein de sa fondation l'ISSNOE depuis 1999 (anciennement NOESIS), parmi lesquels les expériences hors du corps. En plus de diffuser de l'information, l'ISSNOE offre un accueil, une écoute et un soutien psycothérapeuthique aux personnes vivant ce type de phénomènes. Son équipe a essayé de "vérifier si on est en face d'hallucinations ou si on a à faire un phénomène hors norme de la conscience". Dans ce cadre, elle a travaillé pendant des années avec l'expérienceur Nicolas Fraisse, en réalisant des protocoles en double-aveugle. Conclusion : les phénomènes d'expérience hors du corps ne sont pas des hallucinations : "il y a bien des personnes qui [sont] capables d'avoir accès à des informations dans une autre pièce alors qu'elles n'y [sont] pas". Cela ne suffit pas à prouver que la conscience se délocalise, mais "il y a suffisamment de données qui vont dans le sens de cette possibilité pour la conscience de ne pas être liée à un point de l'espace et du temps, par exemple notre cerveau, mais qu'elle peut se retrouver à d'autres endroits".
Sylvie Dethiollaz considère aujourd'hui que "la conscience n'est pas une production de l'activité cérébrale, un modèle qui va à l'encontre du modèle actuel des neurosciences qui postule que la conscience est une sorte d'épiphénomène". Forte de cette conviction, elle se sent aujourd'hui libérée : "je n'ai plus peur de la mort." C'est pourquoi elle essaie de transmettre ses découvertes, notamment à des fins d'accompagnement en fin de vie. Pour la chercheuse, adopter cette nouvelle vision de la conscience changerait tout. La mort serait considérée comme un simple changement d'état de conscience (un "changement de fréquence" de la conscience), une idée qui prodiguerait beaucoup d'apaisement : "C'est ça qui est assez étonnant, car on est dans une société où on a peur de la mort, elle est tabou depuis des dizaines d'années, même plus (…). On refuse de parler des EMI sous prétexte qu'elles ne sont pas prouvées scientifiquement, alors que c'est quelque chose qui apaise les gens. Est-ce qu'il faut vraiment attendre d'avoir une preuve définitive pour en parler ? Moi je pense que ce n'est pas nécessaire. Même par objectivité, on doit donner toutes les informations qu'on a à disposition sur ce sujet." Si la science persiste dans cette voie, les découvertes sur la conscience pourraient bien bousculer notre "cadre théorique actuel", fondé sur le matérialisme et les neurosciences. "Le changement de paradigme a déjà commencé il y a plus de cent ans avec l'avènement de la physique quantique qui a remis complètement en question notre vision de la réalité au niveau des particules élémentaires." Aujourd'hui, les neurosciences sont face à leurs propres limites. Le temps est-il venu de changer de paradigme ?
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