Les podcasts des Facultés Loyola Paris
Découvrez les Podcasts Loyola Café. On appelle souvent la Bible la "parole de Dieu" : mais qu'entend-on vraiment par là ? Dans quelle mesure Dieu nous parle-t-il à travers les Ecritures ? Plus largement, pourquoi dit-on que la Bible est "inspirée" ? Ce sont toutes ces questions qui touchent au coeur de notre foi et de notre relation avec le texte biblique que nous abordons avec Paolo Monzani qui vient de terminer la rédaction d'une thèse sur ce sujet et qui l'aborde dans un séminaire au Centre Sèvres.
[Interview La Vie] Le Centre Sèvres-Facultés jésuites de Paris fête ses 50 ans. À cette occasion, l'institut d'enseignement supérieur et de recherche des jésuites en Europe occidentale francophone change de nom et devient Facultés Loyola Paris.
Fondé en 1974, le Centre Sèvres conserve son ambition de rendre accessible l'enseignement et la pédagogie jésuite à tous religieux, religieuses et laïcs, à travers le prisme de la spiritualité ignatienne. L'institut publie également deux revues plus anciennes que lui, Recherche de science religieuse, créée en 1910, et Archives de philosophie, qui existe depuis 1922. Le recteur Étienne Grieu revient sur la place occupée par la sensibilité jésuite dans la société et l'Église d'aujourd'hui.
Depuis 50 ans, quelle est la spécificité de la formation jésuite proposée au Centre Sèvres ?
Le projet du Centre Sèvres est né du regroupement de la faculté de théologie de Lyon-Fourvière et de la faculté de philosophie de Chantilly, en 1974, rue de Sèvres à Paris (VIe). L'intérêt était de faire dialoguer ces deux disciplines ensemble.
Après le concile Vatican II, nous avons perçu le besoin d'ouvrir largement la formation, jusqu'alors réservée aux jésuites. Une intuition vérifiée aujourd'hui : un tiers des étudiants sont jésuites, les autres sont des laïcs ou des religieux et religieuses d'autres congrégations. Nous comptions 300 étudiants, 2 000 auditeurs abonnés et près de 2000 visiteurs ponctuels intéressés par les différentes conférences.
Le Centre Sèvres n'est pas lié à une université, ce qui lui laisse une grande liberté dans sa pédagogie. Par exemple, il n'y a pas de contrôle des connaissances des étudiants mais la réalisation d'une synthèse à partir des enseignements reçus. L'étudiant est invité à proposer sa propre réflexion, ce qui le rend acteur de son apprentissage. De plus, dès le départ, l'accent est mis sur la pluridisciplinarité.
Quelle place occupe le Centre Sèvres dans l'évolution dans la société et l'Église de France ?
L'influence du Centre Sèvres s'est beaucoup forgée à travers ses penseurs, comme Christoph Theobald (prêtre et théologien jésuite) qui a beaucoup réfléchi sur la notion de pastorale d'engendrement et d'un changement de configuration de l'Église. Si certains demeurent réfractaires à ces propositions, d'autres acteurs s'en inspirent pour accompagner les mutations profondes de l'Église.
Le département d'éthique médicale du Centre Sèvres a joué un rôle important dans les débats sociétaux. Parmi ses membres, Patrick Verspieren a beaucoup œuvré pour l'introduction des soins palliatifs en France dans les années 1970. Olivier de Dinechin a, quant à lui, travaillé sur le début de la vie. Le département contribue à l'accompagnement des recherches techniques par des réflexions éthiques.
Le diplôme universitaire « Soin et santé dans une société pluraliste » est proposé en partenariat avec l'Institut catholique de Paris (ICP) pour traiter la question de fond de ce que c'est que soigner aujourd'hui. Un autre est en préparation sur le thème de « Soin et spiritualité » pour honorer la dimension spirituelle de l'accompagnement des patients.
Autre aspect de l'influence du Centre, plusieurs de ses membres, professeurs, étudiants ou anciens élèves contribuent au Synode sur la synodalité, à différents niveaux de responsabilité.
Comment arriver à exister au milieu de toutes les autres propositions de formations catholiques ?
Certes, le Centre Sèvres est moins connu que les Bernardins ou que l'ICP, cependant son rayonnement ne repose pas sur sa notoriété mais plutôt sur ses expertises. L'important c'est d'être fidèle à l'inspiration que l'on porte. Nous devons continuer de produire des réflexions de fond, qui se jouent dans la discrétion.
Pourquoi avoir voulu changer de nom pour devenir Facultés Loyola de Paris ?
Le nom « Centre Sèvres » n'était pas très explicite, car il ne précisait pas les activités ni les acteurs ni le lieu. L'ajout « Facultés jésuites de Paris » était très rarement utilisé. Le nom « Facultés Loyola Paris » est venu très facilement. Loyola renvoie au fondateur des Jésuites, à l'histoire d'Ignace de Loyola et à toute la tradition spirituelle qui en est issue.
De plus, le nom « Loyola » est repris par 34 universités jésuites dans le monde. C'est devenu comme une marque. En reprenant ce patronyme, nous nous inscrivons dans ce réseau de facultés portées par un même charisme.
Ce changement de nom et cet anniversaire marquent-ils un nouveau départ ?
Depuis 50 ans, les fondamentaux restent les mêmes : la pédagogie, l'interdisciplinarité, l'appropriation personnelle ou encore le travail des sources. Ce qui change est que le Centre Sèvres est devenu beaucoup plus international et qu'il s'inscrit dans un réseau élargi.
Parmi les enseignants se trouvent non seulement des jésuites mais aussi des laïcs, un carme, un franciscain, une ursuline, des xavières, une sœur de Saint-André… Ainsi que des prêtres diocésains. Dans les années 1980, le Centre Sèvres comptait 100 % de jésuites ; aujourd'hui, ils représentent 50 % des membres. C'est une richesse pour le Centre Sèvres, bien que nous restions attentifs à ce que la flamme du charisme ignatien soit bien entretenue.
Des racines
La faculté de théologie des Facultés Loyola Paris trouve son origine dans la faculté de théologie de Lyon-Fourvière, reconnue par le Saint-Siège en 1932. Elle est installée rue de Sèvres à Paris, avec la faculté jésuite de philosophie provenant de Jersey puis Chantilly, depuis la création du Centre Sèvres en 1974.
Elle porte dans son héritage les contributions des jésuites français au renouveau théologique du XXe siècle : Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955), Henri de Lubac (1896-1991), Michel de Certeau (1925-1986), Joseph Moingt (1915-2020). Elle participe du mouvement qui a conduit les jésuites français à entreprendre l'édition de la revue Recherches de Science Religieuse (fondée en 1910), de la collection « Sources chrétiennes » (fondée en 1942), du Dictionnaire de spiritualité (16 tomes de 1937 à 1994). Elle participe aux comités d'édition des œuvres complètes des théologiens jésuites Henri de Lubac (1896-1991) et Karl Rahner (1904-1984).
Parmi ses anciens professeurs les plus célèbres, on peut mentionner Paul Beauchamp (1924-2001), Jacques Guillet (1910-2001), Paul Lamarche (1923-2004), Xavier Léon-Dufour (1912-2007), Edouard Pousset (1926-1999), Bernard Sesboüé (1929-2021), Pierre Vallin (1928-2024). Après son éméritat de l'Institut catholique de Paris, Joseph Moingt (1915-2020) a régulièrement enseigné dans notre faculté. Parmi ses professeurs actuels, il convient de mentionner Michel Fédou, titulaire en 2022 du prix Ratzinger, et Christoph Theobald, nommé expert au Synode sur la Synodalité.
Une posture théologique
La fondation du Centre Sèvres (désormais Facultés Loyola Paris) en 1974 a permis d'accroître le dialogue de la théologie avec la philosophie, les sciences sociales, et l'esthétique. Les enseignants en théologie dialoguent étroitement avec leurs collègues philosophes, notamment dans le cycle intégré de philosophie et de théologie. L'ancrage dans la spiritualité d'Ignace de Loyola, partagé par les enseignants qu'ils soient jésuites ou non-jésuites, favorise une théologie dynamisée par des pôles en tension : réception de la Tradition et créativité contemporaine, pleine insertion dans l'Église catholique et ouverture à d'autres manières de penser le christianisme et l'expérience religieuse, confession ecclésiale du Christ et dialogues œcuménique et interreligieux, lectures des classiques et approfondissement de la pensée personnelle, diversité des approches et dialogue inter-disciplinaire… Cette spiritualité encourage aussi à penser une foi en un Dieu dont on fait l'expérience, et à accompagner individuellement les étudiants sur le mode du « tutorat ».
En complément de spécialités attendues dans toute faculté de théologie, nous développons la théologie de la vie religieuse ainsi que, en lien avec la faculté de philosophie, l'étude de la mystique. Depuis quelques années, quelques enseignants et doctorants ont développé une manière de faire de la théologie « à l'écoute des plus pauvres », anticipant la « méthode inductive » encouragée par la lettre apostolique Ad theologiam promovendam (1/11/2023).
Un corps d'enseignants-chercheurs
La faculté de théologie comporte 23 membres stables (maîtres de conférences et professeurs) et 7 membres associés ; elle réunit jésuites, religieux et religieuses d'autres congrégations, prêtres diocésains, laïcs hommes et femmes, dans l'esprit de partenariat dans la mission promu par les Congrégations générales de la Compagnie de Jésus. La vie de la faculté est animée par un conseil comportant le doyen et trois membres élus par leurs pairs.
Les enseignants-chercheurs partagent leur temps entre l'enseignement (cours, séminaires, accompagnement individuel d'étudiants, particulièrement développé aux Facultés Loyola Paris…) et recherche (groupes de recherche internes et externes, publications, colloques nationaux et internationaux…). Ils sont ainsi ancrés à la fois dans l'activité concrète de l'enseignement, parfois même avec des étudiants en difficulté, et la recherche académique au plus haut niveau. Ils se retrouvent au sein de départements de recherche. Par ailleurs, Trois chaires permettent de soutenir certains thèmes de recherche et d'enseignement.
Une pédagogie
Depuis la fondation du Centre Sèvres en 1974, la pédagogie est placée sous la responsabilité de directeurs de cycles, qui construisent des parcours associant enseignements en philosophie et théologie, respect des exigences académiques et adaptations aux goûts, capacités et culture, de chaque étudiant.
La pédagogie jésuite encourage l'échange, le débat et la participation des étudiants notamment au sein des ateliers et des séminaires. Ces derniers privilégient le goût du texte et le contact approfondi avec les œuvres. La forme singulière de l'examen de fin d'année, fondé sur la rédaction de propositions soutenues devant un jury, favorise l'appropriation du savoir et encourage l'expression personnelle de la pensée.
Le « magis » ignatien est vécu non comme élitisme, mais comme encouragement pour chacun à développer ses talents et à les mettre au service des autres et de la société.
Certifications et conventions
Les diplômes canoniques de baccalauréat, licence, et doctorat en théologie sont délivrés conformément aux normes de l'exhortation apostolique Veritatis Gaudium. Les Facultés sont régulièrement audités par l'AVEPRO (Agence du Saint-Siège pour l'évaluation et la promotion de la qualité des Universités et Facultés ecclésiastiques).
Nos diplômes sont reconnus de même niveau que les diplômes des universités françaises en vertu de l'accord entre la République française et le Saint-Siège du 16/4/2009.
Nos facultés adhèrent à la charte Erasmus + et sont inscrites dans l'espace européen de l'enseignement supérieur favorisant la mobilité des étudiants, ce qui permet aux étudiants d'obtenir des crédits ECTS.
Plusieurs conventions avec d'autres universités françaises et européennes (Université de Strasbourg, Ecole pratique des hautes études (EPHE), Université catholique de Louvain (KUL)…) permettent aux étudiants des Facultés Loyola Paris, sous certaines conditions, d'obtenir en sus les diplômes nationaux de ces universités.
Selon les spécialités requises, une co-direction de thèse est aussi possible avec certaines Universités françaises (Paris IV, EHESS…)
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