Le Feu sacré "Lumière de la résurrection du Christ"
Un feu qui s'allume "miraculeusement". "Le miracle du Saint Feu" par les chrétiens des Églises orthodoxes est connu comme "Le plus grand de tous les miracles chrétiens". Il a lieu chaque année, au même moment, de la même manière et au même endroit. Aucun autre miracle n'est connu pour se produire aussi régulièrement et pendant une période aussi longue ; on peut en lire dans des sources aussi anciennes que du huitième siècle de notre ère. Le miracle se produit dans l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, à des millions de croyants, l'endroit le plus saint sur terre.
Le phénomène physique inexpliqué consiste dans l'apparition sur la pierre tombale où le Christ inanimé a été déposé, après sa mort sur la croix, d'un feu de légère densité qui se propage rapidement et qui ne brûle pas dans les premières secondes de son apparition. L'église du Saint-Sépulcre elle-même est un lieu énigmatique. Les théologiens, les historiens et les archéologues considèrent que l'église contient à la fois Golgatha, la petite colline sur laquelle Jésus-Christ a été crucifié, ainsi que la "nouvelle tombe" près de Golgatha qui a reçu son cadavre, comme on peut le lire dans les Évangiles. C'est à ce même endroit que les chrétiens croient qu'il est ressuscité des morts.

Cette flamme venue d'un monde invisible est, pour le monde de l'Orthodoxie, l'un des signes authentifiant que Jésus est assurément sorti du tombeau, qu'il est véritablement celui qu'il a affirmé être: le «fils de Dieu». Une appellation que le Concile de Nicée (325) a comprise comme voulant dire : « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu », une formule que l'on trouve dans le credo chrétien. C'est le patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem, Théophile III, qui, pénétrant à l'intérieur de l'édifice spécial abritant ce qui reste de la tombe de Jésus, aura le privilège en 2025 de recueillir le Saint feu et d'y allumer la brassée des 33 cierges (au nombre des années du Christ, NDLR) qu'il tiendra dans sa main. Il l'offrira ensuite à la foule de pèlerins qui l'auront accompagné à l'intérieur de la grande basilique du Saint-Sépulcre, qui enveloppe la chapelle.
Un des plus vieux miracles du christianisme
Attesté depuis le IVᵉ siècle, le phénomène jugé miraculeux du Saint feu est l'un des plus documentés de la chrétienté, tout en restant inexpliqué. Selon un archevêque auxiliaire, témoin de ce «miracle», «une lumière bleue remonte du roc de pierre où le corps sans vie de Jésus a été déposé, vers la dalle de marbre qui le recouvre. Ce phénomène prend parfois la forme d'une colonne contenant «une sorte de feu». L'homme dit avoir constaté sur la dalle de marbre «une lumière scintillante, comme si de minuscules perles d'apparence blanche, bleue, écarlate, et d'autres couleurs y étaient répandues». «Ensuite, se fondant les unes avec les autres, ces perles rougeoyaient et se transformaient en feu.»
L'archevêque Missaïl rapporte en détail de quelle façon il a reçu le Feu sacré : « Etant entré à l'intérieur du saint tombeau, nous voyons sur tout le couvercle de la tombe une lumière scintillante, comme si y étaient répandues de minuscules perles de verre d'apparence blanche, bleue, écarlate, et d'autres couleurs, qui ensuite, se fondant les unes avec les autres, rougeoyaient et se transformaient en feu ; mais ce feu, durant le temps nécessaire à lire sans hâte quarante Kyrie eleison, ne produit pas de brûlure et ne se consume pas, et les candélabres et bougies préparés s'y allument. Mais par ailleurs, comment et d'où cela provient, je ne saurais le dire. »
Bien d'autres grands noms de l'histoire de la chrétienté confirment les faits, de Baronius, chroniqueur de l'Eglise romaine, en passant par Hieromoine Meletios, staretz de Sarov, et Avraam Sergueïevitch Norov, écrivain et ministre russe de la Culture en 1835… Saint Grégoire de Nysse (331-394) témoigne : « C'était la nuit et je vis le Feu sacré, par les sens et spirituellement. » Puis Jean Damascène (676-749) : « Pierre s'étant rapidement approché du tombeau et ayant vu la lumière dans le Sépulcre, s'effraya. » Et puis encore le pape Urbain II (1042-1099) lors du concile des croisés à Clermont : « En vérité, dans ce temple, Dieu repose ; jusqu'à présent il ne cesse d'y manifester des miracles car, aux jours de sa Passion, alors que toutes les lumières sont éteintes au-dessus de sa tombe et dans l'église, soudain, les lampadas éteintes se rallument.
Le premier récit toutefois remonte au IVe siècle et a été écrit par l'historien Eusèbe de Césarée, qui affirme que le feu est survenu pour la première fois à cet endroit, lors de Pâques, en l'an 162 (soit bien avant la construction du Saint-Sépulcre en 326). Il écrit : "lorsque les gardiens de l'église étaient sur le point de remplir les lampes pour les préparer à célébrer la résurrection du Christ, ils ont soudainement remarqué qu'il ne restait plus d'huile dans les lampes. Ils ont alors prié et une flamme est apparue spontanément dans le tombeau du Christ".
En 947, un membre du clergé byzantin évoque le fait que seules certaines personnes peuvent le recevoir, sous-entendant des conflits et des rivalités pour recevoir ce Saint Feu. Il ne pensait pas si bien dire, puisqu'un conflit survint en 1101, au moment de la prise du Saint-Sépulcre par les Croisés. Le nouveau patriarche de Jérusalem, Daimbert de Pise, tenta alors de recevoir le Saint feu mais celui-ci ne descendit pas. Face au fiasco, le Saint-Sépulcre fut de nouveau confié au clergé grec.
En 1549, de riches arméniens soudoyèrent le sultan Mourat lequel, par décret, chassa les grecs pour permettre aux arméniens de recueillirent la Sainte Lumière. La porte centrale de l'église de la Résurrection fut fermée et les orthodoxes restèrent sur le parvis à prier. Au moment venu, la Sainte Flamme jaillit du tombeau, sortit de l'église en fendant une des colonnes de granit bordant la porte et alluma sur le parvis le cierge du patriarche orthodoxe. Le gardien de la porte, l'émir Tounom, témoigna de l'évènement miraculeux et se convertit au christianisme orthodoxe, ce qui lui coûta la vie pour avoir apostasié l'islam. Il fut aussitôt décapité par les turcs et son corps fut brûlé devant l'église. Ses cendres et ses os furent recueillis par des chrétiens, placés dans un reliquaire, et inhumés devant le couvent de la Vierge. « La perte du feu miraculeux » força les arméniens à redonner l'accès au Saint-Sépulcre aux Grecs et le sultan ordonna par charte que seul le patriarche orthodoxe pourrait désormais recueillir la Sainte Lumière.
Depuis, le Feu sacré réapparaît chaque année, à la même période, c'est-à-dire la veille de Pâques, entre 13h et 15h (heure de Jérusalem). Plusieurs historiens et membres du clergé ont témoigné de ce phénomène. C'est notamment le cas du pape Urbain II qui déclare en 1095 : "en vérité, dans ce Temple, Dieu repose ; jusqu'à présent, Il ne cesse d'y manifester des miracles car, aux jours de sa Passion, alors que toutes les lumières sont éteintes au-dessus de sa tombe et dans l'église, soudain, les lampadas éteintes se rallument. Quel cœur, si endurci soit-il, ne s'attendrirait pas devant une telle manifestation !"




Des contrôles pour s'assurer que la flamme n'est pas allumée par l'homme
Avant que cette flamme ne s'allume mystérieusement le Samedi saint, le Saint-Sépulcre est plongé dans la pénombre, en pleine journée. Toutes les bougies et lampes sont éteintes. Cela fait partie de la procédure pour s'assurer qu'aucune source incandescente n'est présente dans la chapelle et autour.
Les représentants de la mairie de Jérusalem, les gardes turcs et la police israélienne procèdent à ces contrôles stricts et scellent l'entrée du tombeau avec un grand sceau de cire. Avant d'entrer dedans, le patriarche est lui-même fouillé et retire ses habits liturgiques pour prouver qu'il ne porte pas de briquet ou d'allumette sur lui.
Une fois dans l'antre, au plus près de là où Jésus aurait été enseveli, le Patriarche prie pendant de longues minutes ou heures. Les milliers de croyants amassés autour du tombeau retiennent leur respiration et chantent des Kyrie Eleison avec ferveur. Certains racontent que des éclairs bleuâtres frappent tout le temple et qu'ils cessent au moment où la Sainte Lumière surgit de façon surnaturelle. Les premières minutes, cette flamme est décrite comme dansante et évanescente avant de se stabiliser en une flamme ordinaire.
Avant même que le patriarche ne ressorte de la chapelle, il transmet le feu sacré aux prêtres par les fenêtres. Ces derniers s'empressent de la répandre autour d'eux, rapidement les torches s'enflamment et une grande liesse s'empare du Saint-Sépulcre. Certains pèlerins courageux et confiants se passent le visage et les mains sur la flamme, dont on dit qu'elle ne brûle pas. À l'extérieur, les habitants sont prévenus du miracle qui vient de se produire grâce aux cloches qui sonnent à tue-tête.
Une flamme transmise partout dans le monde
En amont de ce moment solennel, un cérémonial particulier est observé. C'est ainsi que, le vendredi saint, les autorités civiles en charge du lieu (aujourd'hui les autorités israéliennes) vérifient que l'édifice est vide de tout objet pouvant allumer une flamme. L'endroit est ensuite scellé, jusqu'au lendemain. Le jour venu, la foule de pèlerins, arrivée nombreuse sur les lieux, participe à une longue procession circulaire conduite par le patriarche et le clergé qui l'entoure. Vers midi, ayant ôté ses principaux habits liturgiques et subi une fouille complète, le patriarche grec-orthodoxe (ou occasionnellement arménien-orthodoxe), pénètre, seul ou entouré de deux autres évêques, dans l'édifice abritant la tombe, tandis que la foule retient son souffle. Quelque quinze minutes plus tard, le Saint feu jaillit.
Dans une clameur joyeuse, la flamme est alors transmise aux fidèles tenant leurs bougies. Selon les pèlerins, dans les premières secondes, le Saint feu ne brûle ni les cheveux ni les visages. Le feu sacré est transporté ensuite, sur des vols spéciaux, dans de nombreux pays, dont le Liban. La première commune à recevoir le Saint Feu est grecque. Une fois là-bas, les croyants se transmettent la flamme sur des cierges, appelés lambadas, qu'ils ont ornées de symboles religieux et chacun tente de garder cette bougie allumée pendant au moins quarante jours, jusqu'à l'Ascension.

La science : le physicien Andrei Kolkov parle d'un "miracle absolu"
De nombreuses expériences scientifiques ont été menées pour tenter de trouver une explication rationnelle à ce phénomène. Les éditeurs du journal Science et Religion ont suggéré que la résonance sonore bien distincte des chants et des prières dans la basilique «peut provoquer un effet piézo-électrique et donner naissance à un potentiel électrique significatif». Le chef de l'association des scientifiques orthodoxes, l'archiprêtre Gennady Zaridzen a utilisé un pyromètre pour déterminer la température du feu sacré. Il indique que dans les premières minutes de l'arrivée du feu, il a mesuré une température d'environ 40 °C. Des mesures répétées ont indiqué qu'au bout de 15 minutes la température serait montée à 320 °C.
Dans les années 2000, la Commission de description des événements miraculeux de l'Église orthodoxe russe, met au point un programme d'étude des « événements qui accompagnent la descente du feu ». L'un des points concerne des radio-mesures à proximité de l'édicule. Le physicien russe Andrei Volkov en 2009, alors chef du laboratoire pour lIon Systems à l'Institut Kurchatov, réussit à faire ce qu'aucun scientifique du monde n'avait réalisé jusqu'à présent : une expérience scientifique à l'intérieur même du temple de la tombe de Dieu à Jérusalem. Et pour la première fois, il établit la preuve de décharges électriques pendant la descente du feu sacré.
Les mesures sont réalisées pendant une période de 6,5 heures en attendant l'apparition du feu sacré, avec une mesure toutes les minutes du spectre électromagnétique (dans la gamme de fréquences 0-360 kHz), et au cours des mois suivants pour le décode des données. L'instrumentation complexe comprenait une antenne, un convertisseur numérique, un oscilloscope et un ordinateur portable chargé d'enregistrer le spectre des mesures électromagnétiques. L'analyse du rayonnement au moment de la descente du Saint feu révèle alors une puissance de rayonnement comparable en puissance à celle d'un arc à soudure. La différence entre les données obtenues le jour de la descente du feu sacré et celles obtenues la veille témoigne, selon lui, d'un "miracle absolu". En outre, « l'analyse des fissures sur le pilier situé à l'entrée de l'église laisse penser qu'elles n'ont pu se produire qu'à la suite d'une décharge électrique ».
Ses conclusions
Le physicien commente : "Il est maintenant clair que le feu sacré n'a pas été créé par les humains. Ceci n'est pas un mensonge ou une tromperie, ces ' traces ' physiques peuvent être mesurées. (...) Cette libération d'énergie inexplicable est la réalisation du Divin, un miracle." Il n'y a pas d'autre mot pour lui. Il précise que "juste avant l'apparition du Feu sacré, trois phénomènes scientifiquement inexplicables ont lieu et ont été enregistrés :
1/ Le premier est la présence mystérieuse du phénomène de plasma, qu'il qualifie lui-même de 'miracle' en soi (...) qui plus est dans une église où il n'y a aucune condition propice à son développement". L'apparition du Feu sacré "s'apparente beaucoup au plasma froid". Ainsi, "pendant un certain temps, ce feu ne brûle pas les mains ou le visage. En outre, depuis près de mille ans, des témoins oculaires de cet évènement parlent de certains éclairs traversant les murs de l'Église, avant et après la descente du Feu sacré". Sachant que "la plus grande partie de la matière qui compose l'univers se trouve à l'état de plasma : les étoiles, les nuages galactiques, le milieu interstellaire."
2/ Le second est l'apparition d'une charge électrique dans l'air d'origine inconnue, combinée à une grande différence de potentiel électrique confirmée par les mesures, et même "visible sans équipement", au point que "les poils des bras se hérissent".
3/ Le troisième est la présence d'une décharge électrique au moment de l'apparition du Feu sacré.
Ces trois phénomènes, qui ont été enregistrés simultanément, sont qualifiés par l'expert d' "extraordinaires et totalement inexplicables (...), la confirmation de la nature miraculeuse du phénomène". Voir l'article détaillé La Vraie Vie en Dieu, N°25, septembre 2014, p.6-7.
Les résultats de l'expérience scientifique, qui a eu lieu le Samedi Saint 2008 dans l'église du Saint Tombeau du Seigneur Jésus-Christ à Jérusalem, ont été annoncés lors de la conférence « Science et Christianisme » des XVIIe lectures éducatives de Noël à Moscou. Le directeur du secteur de l'Institut de l'énergie nucléaire "Kurchatov", candidat de la science physique et mathématique Andrei Volkov, a parlé de sa tentative de mesurer les signaux radio à ondes longues à basse fréquence apparaissant à l'église de Jérusalem du Saint Tombeau du Seigneur Jésus-Christ, au temps de l'apparition du Feu Saint, qui se produit chaque année au Samedi Saint. À l'aide d'un équipement scientifique spécial, le scientifique a effectué plusieurs mesures dans l'église, pendant une période de 6,5 heures en attendant l'apparition du feu sacré, et au cours des mois suivants, il a travaillé au décodage de ces mesures.
Professeur de l'Université orthodoxe russe de Moscou « St. Jean le Théologien" Alexander Moskovskiy, qui a été pendant un certain temps vice-président de la Commission pour l'étude des phénomènes miraculeux, a déclaré qu'Andrei Volkov "a réalisé un accomplissement scientifique, effectuant la première mesure scientifique sérieuse, crédible et responsable du Feu sacré, dans toute l'histoire."
Le témoignage du patriarche
Lorsque la tombe a été vérifiée et scellée, toute l'Église chante le Kyrie Eleison (Seigneur, aie pitié). À 13 h 45, le patriarche entre en scène. À la suite d'une grande procession, il entoure la tombe à trois reprises, après quoi il est dépouillé de ses vêtements liturgiques royaux, ne portant que son alba blanc, un signe d'humilité devant le grand puissant de Dieu, dont il est sur le point d'être le témoin clé. Toutes les lampes à huile ont été soufflées la nuit précédente, et maintenant tous les restes de lumière artificielle sont éteints, de sorte que la majeure partie de l'Église est enveloppée d'obscurité. Avec deux grandes bougies, le patriarche entre d'abord dans la chapelle du Saint-Sépulcre dans la petite pièce devant la tombe et de là dans la tombe elle-même.
Il n'est pas possible de suivre les événements à l'intérieur de la tombe, alors interrogeons le patriarche de Jérusalem, Diodore, sur le centre des événements.
"Votre Béatitude, que se passe-t-il lorsque vous entrez dans le Saint-Sépulcre ?"
"J'entre dans le tombeau et je m'agenouille de peur sainte devant l'endroit où le Christ a été après sa mort et où il est ressuscité d'entre les morts. Prier dans le Saint-Sépulcre en soi est pour moi toujours un moment très saint dans un lieu très saint. C'est d'ici qu'il s'est élevé dans la gloire, et c'est de là qu'il a répandu sa lumière dans le monde. Jean l'évangéliste écrit dans le premier chapitre de son évangile que Jésus est la lumière du monde. Agenouillé devant l'endroit où il est ressuscité d'entre les morts, nous sommes amenés dans la proximité immédiate de sa glorieuse résurrection. Les catholiques et les protestants appellent cette église "L'Église du Saint-Sépulcre". Nous l'appelons "L'Église de la Résurrection". La résurrection du Christ pour nous, les orthodoxes, est le centre de notre foi. Dans sa résurrection, le Christ a remporté la victoire finale sur la mort, non seulement sa propre mort, mais la mort de tous ceux qui resteront proches de lui.
"Je crois que ce n'est pas un hasard si le Saint-Feu arrive exactement à cet endroit. Dans Matthieu 28:3, il est dit que lorsque le Christ est ressuscité des morts, un ange est venu, vêtu d'une lumière craintie. Je crois que la lumière frappante qui a enveloppé l'ange à la résurrection du Seigneur est la même lumière qui apparaît miraculeusement chaque samedi de Pâques. Le Christ veut nous rappeler que sa résurrection est une réalité et pas seulement un mythe ; il est vraiment venu au monde pour faire le sacrifice nécessaire par sa mort et sa résurrection afin que l'homme puisse être réuni avec son créateur.
Lumière bleue
"Je trouve mon chemin à travers l'obscurité vers la chambre intérieure dans laquelle je tombe à genoux. Ici, je dis certaines prières qui nous ont été transmises au cours des siècles et, les ayant dites, j'attends. Parfois, je peux attendre quelques minutes, mais normalement le miracle se produit immédiatement après que j'ai dit les prières. Du noyau de la pierre même sur laquelle Jésus a été, une lumière indéfinissable se déverse. Il a généralement une teinte bleue, mais la couleur peut changer et prendre de nombreuses teintes différentes. Il ne peut pas être décrit en termes humains. La lumière s'élève de la pierre comme la brume peut s'élever d'un lac, on dirait presque que la pierre est recouverte d'un nuage humide, mais c'est de la lumière. Cette lumière se comporte différemment chaque année. Parfois, elle ne couvre que la pierre, tandis que d'autres fois, elle donne de la lumière à tout le sépulcre, de sorte que les personnes qui se tiennent à l'extérieur de la tombe et la regardent la voient remplie de lumière. La lumière ne brûle pas, je n'ai jamais eu la barbe brûlée au cours des seize années où j'ai été patriarche à Jérusalem et j'ai reçu le Saint-Feu. La lumière a une consistance différente du feu normal qui brûle dans une lampe à huile.
"À un certain moment, la lumière s'élève et forme une colonne dans laquelle le feu est d'une nature différente, de sorte que je peux en allumer mes bougies. Lorsque j'ai ainsi reçu la flamme sur mes bougies, je sors et donne le feu d'abord au patriarche arménien, puis au Copte. Par la suite, je donne la flamme à toutes les personnes présentes dans l'Église."
La signification symbolique du miracle
"Comment vivez-vous vous-même le miracle et qu'est-ce que cela signifie pour votre vie spirituelle ?"
"Le miracle me touche tout aussi profondément chaque année. Chaque fois, c'est un autre pas vers la conversion pour moi. Pour moi personnellement, il est très réconfortant de considérer la fidélité du Christ envers nous, qu'il affiche en nous donnant la flamme sainte chaque année malgré nos fragilités et nos échecs humains. Nous vivons de nombreuses merveilles dans nos Églises, et les miracles ne nous sont pas étranges. Il arrive souvent que les icônes crient, lorsque le Ciel veut nous montrer sa proximité ; nous avons aussi des saints, à qui Dieu donne de nombreux dons spirituels. Mais aucun de ces miracles n'a une signification aussi pénétrante et symbolique pour nous que le miracle du Saint Feu. Le miracle est presque comme un sacrement. Il rend la résurrection du Christ présente pour nous comme s'il était mort il y a seulement quelques années."
Alors que le patriarche est à l'intérieur de la chapelle agenouillé devant la pierre, il y a de l'obscurité mais loin du silence à l'extérieur. On entend un murmure plutôt fort, et l'atmosphère est très tendue. Lorsque le patriarche sort avec les deux bougies allumées et brillantes dans l'obscurité, un rugissement de jubilé résonne dans l'Église, comparable uniquement à un but lors d'un match de football.

Le miracle mène à la foi
Le miracle ne se limite pas à ce qui se passe réellement à l'intérieur de la petite tombe, où le patriarche prie. Ce qui peut être encore plus significatif, c'est que la lumière bleue apparaît et est active à l'extérieur de la tombe. Chaque année, de nombreux croyants affirment que cette lumière miraculeuse allume des bougies, qu'ils tiennent dans leurs mains, de sa propre initiative. Tout le monde dans l'église attend avec des bougies dans l'espoir qu'elles puissent s'allumer spontanément. Souvent, les lampes à huile fermées prennent feu par elles-mêmes sous les yeux des pèlerins. On voit la flamme bleue se déplacer à différents endroits de l'Église. Un certain nombre de témoignages signés par des pèlerins, dont les bougies se sont allumées spontanément, attestent de la validité de ces allumages. La personne qui vit le miracle à distance en ayant le feu sur la bougie ou en voyant la lumière bleue quitte généralement Jérusalem changée, et pour tous ceux qui ont assisté à la cérémonie, il y a toujours un "avant et après" le Miracle du Saint Feu à Jérusalem.
Quand le Feu sacré ne descend pas
il y eut trois cas recensés dans l'histoire où le Feu sacré n'est pas descendu.
- La première eut lieu en 1101, lorsque le Samedi Saint, le miracle du Feu sacré ne s'accomplit pas à Kuvuklia tant que les chrétiens orientaux furent empêchés de participer à la cérémonie. Après cela, selon l'histoire, le roi Baudouin Ier ordonna que les chrétiens locaux soient rétablis dans leurs droits.
- Le deuxième incident similaire eut lieu en 1579, lorsque le patriarche Sophrony IV et les prêtres orthodoxes avaient été écartés de la cérémonie. Ils sont restés debout devant les portes fermées à l'extérieur du temple, tandis que le clergé de l'Église arménienne était entré dans la Kuvuklia en commençant des prières qui cependant ne furent pas exaucées. Au même moment, les prêtres orthodoxes qui se tenaient aux portes du temple priaient également. Soudain, il y eut un bruit, la colonne à gauche des portes du temple se fissura, et le Feu Sacré en sortit, qui alluma des bougies dans les mains du patriarche. Des traces de convergence de feu sont encore visibles sur cette colonne.
- Le dernier incident se produisit à une époque plus récente, du Mandat britannique sur la Palestine. Traditionnellement, les jeunes Arabes chrétiens participent au sacrement : lorsque les portes de la Kuvuklia sont scellées, ils commencent à chanter, danser et battre des tambours, puis, assis l'un sur l'autre, ils avaient fait irruption dans la basilique. Or le gouverneur britannique avait un jour ordonné de mettre fin à ce « tapage ». Après cela, le patriarche avait prié pendant deux heures, mais le Feu n'était pas descendu. Le patriarche demanda alors de laisser entrer les jeunes chrétiens arabes, et leur rituel accompli, le Feu était descendu.
Analyse critique
1. Le flash de lumière bleue
Souvent (mais pas chaque année), les pèlerins observent des éclairs de lumière bleuâtre dans le temple avant la convergence du Saint-Feu, similaires à ceux qui se produisent pendant les éclairs. Ils sont également enregistrés sur bande vidéo (voir : https://www.holyfire.org/image/blist.mpg).
Les sceptiques convainquent avec confiance que ces flashs ne sont rien de plus que des flashs d'appareil photo. Il y a une certaine similitude, bien que les flashs photo soient beaucoup plus faibles et n'aient pas une telle nuance.
Mais il y a un autre problème : qu'en est-il du fait que les anciens témoins du miracle ont décrit le même phénomène ?
Nikita le clerc, qui a visité Jérusalem en 947, écrit : "L'archevêque n'était pas encore sorti de la tombe, car il était déjà possible de voir soudainement toute l'église de Dieu remplie d'une lumière indescible et divine, de sorte que les gens pieux se déplaçaient à droite et à gauche... Avec une apparence lumineuse aussi inattendue, tout le monde était rempli d'étonnement, et les Agars les plus méchants étaient étonnés et honteux... à l'heure actuelle, la lumière divine s'est répandue dans toute l'église"[11].
L'abbé Daniel, qui a visité les lieux saints en 1106-1107, témoigne : "Puis soudain, la lumière sainte a brillé dans le Saint-Sépulcre, une lueur brillante est venue du Tombeau"[12].
Le pèlerin Trifon Korobeynikov, qui a visité Jérusalem en 1583, affirme que dans le temple "le feu marche... comme la foudre du ciel"[13].
Laissez-moi vous rappeler qu'il n'y avait pas de flashs photo aux Xe, XIIe ou XVIe siècles.
2. Preuve documentaire que le Feu béni ne brûle pas.
Si nous regardons au moins les images vidéo publiées sur le réseau, nous verrons, par exemple, que dans un cas, le pèlerin tient sa main en flammes pendant trois secondes à partir d'un pet entier de bougies, dans le second cas, un autre pèlerin tient sa main sur la flamme pendant cinq secondes, et voici le troisième cadre, où un autre pèlerin âgé tient sa main dans les flammes pendant cinq secondes.
Juste au cas où, je vous rappellerai que dans un incendie ordinaire, et surtout par-dessus, il est très difficile de tenir votre main même pendant une seconde. Quiconque doute peut vérifier dès maintenant, en tenant sa main soit sur une allumette allumée, soit sur une bougie allumée, soit sur un briquet, en général, sur n'importe quelle flamme ordinaire. Et vérifiez si cela peut durer cinq secondes, ou au moins trois. N'oubliez pas de faire le plein de pommade et de bandages anti-brûlures.
Il est à noter que le jeune athée susmentionné, qui, il y a un an, a diffusé ses "expositions" du Feu sacré sur Internet, entre autres, a cité une vidéo où il passe la main sur des bougies ordinaires. Et bien qu'il lui ait semblé que cela était indiscernable de la façon dont les pèlerins le font, il n'est pas difficile de remarquer que pendant le tournage de quatre secondes, il a sorti sa main de la flamme quatre fois, ce qui ne peut être dit des pèlerins capturés dans la vidéo.
Ainsi, soit nous devrons admettre que ces personnes capturées sur la vidéo n'ont pas été brûlées par le feu sacré, soit chaque année, le samedi saint, le Seigneur accomplit un miracle tout aussi étonnant de transformer les gens ordinaires en mucievs lorsqu'ils sont en contact avec le feu dans l'église du Saint-Sépulcre. En d'autres termes, soit il y a un merveilleux feu devant nous, soit il y a des gens merveilleux devant nous qui ne ressentent pas la douleur du feu ordinaire.
3. Autres miracles orthodoxes annuels.
La persistance avec laquelle les sceptiques ayant des points de vue différents critiquent l'événement qui se déroule le samedi saint devient encore moins compréhensible si vous faites attention au fait que la descente du feu sacré, en général, est loin du seul miracle qui se produit régulièrement dans le monde orthodoxe et qui est disponible pour quiconque veut s'assurer de sa vérité.
Par exemple, il y a un miracle avec des serpents sur l'île grecque de Céphalonie, dans le village de Marcopulo. Il y avait autrefois un monastère de femmes, qui était attaqué par des pirates. Les religieuses ont prié pour le salut devant l'icône de la Mère de Dieu "Longobard". Et un miracle s'est produit : lorsque les pirates ont brisé la porte, au lieu de religieuses, ils ont vu des serpents et se sont enfuis dans la peur. Maintenant, chaque année, strictement le jour de la fête de l'Assomption de la Mère de Dieu, des serpents de toute l'île rampent jusqu'à l'église debout sur le site du monastère pendant la liturgie. Tout au long du service, ils sont parmi les gens. Les serpents sont touchés, ramassés, suspendus à leur cou, mais ils ne font de mal à personne. Après le service, ils sortent du temple et ne reviennent pas avant l'année prochaine. Tout cela est filmé, et n'importe qui peut le voir par lui-même en se rendant à Kefalonia le 15 août.
D'autres miracles réguliers donnés par le Seigneur pour renforcer les chrétiens orthodoxes sont également connus, mais dans ce cas, il suffit de mentionner celui de Kéfalon. Si les sceptiques orthodoxes et non orthodoxes nient le miracle de la convergence du Saint Feu, que diront-ils de ce miracle ? Quel genre de briquets sont utilisés pour tirer ces serpents ? Si dans le cas du Saint Feu, toutes les spéculations tournent autour du fait qu'un miracle se produit dans le kuvuklia, où seul le patriarche a accès, alors ici tout le miracle se produit devant le laïc.
Apparemment, contre le feu sacré de l'incrédulité, les hérétiques et les schismatiques se rebellent surtout parce que son existence brûle le plus leurs âmes.
Dans un court article, il est impossible de mentionner toutes les preuves du Saint Feu, et toutes les histoires qui s'y rapportent, de sorte que les personnes intéressées peuvent être recommandées de visiter le site Web "Le Miracle de la Convergence du Saint Feu", où, entre autres, d'autres tentatives pour contester l'authenticité de ce miracle de Dieu sont analysées de manière critique.
En conclusion, il ne sera pas superflu de citer les paroles d'un autre témoin direct du miracle, notre contemporain, l'évêque Gabriel de Blagoveshchensky :
- Avez-vous vu le feu de Pâques s'éteindre ?
- Oui, je l'ai vu deux fois. À cette époque, l'archevêque Anthony (Zavgorodny) était toujours en vie. Et lorsque le samedi saint, le patriarche est sorti avec le feu sacré, nous ne l'avons pas allumé, mais rapidement, avec l'évêque Anthony, nous avons plongé dans la kuvuklia du Saint-Sépulcre. Un Grec est entré, le Vladyka et moi. Et nous avons vu un feu dans le Saint-Sépulcre de couleur bleue, céleste, nous l'avons pris de nos mains et nous l'avons lavé avec. Il n'a pas brûlé pendant une fraction de seconde, mais ensuite il a gagné en force, et nous avons allumé les bougies.
- Le feu brûle-t-il directement sur cette pierre ?
- Sur la pierre. Et toutes les lampes brûlent. Et toute la pierre est couverte de feu... Vous devez la voir ! J'aurais douté, si je ne l'avais pas vu. Mais j'ai vu par moi-même : le feu brûle, et nous nous lavons. Pierre solide, marbre - et le tout recouvert de feu. Pas de suie, rien... Juste le feu brûle - et c'est tout.
L'essentiel est ailleurs
Sur le plan archéologique, l'ouverture de la dalle et la révélation de la pierre où le corps du Christ aurait reposé, a démontré qu'elle était conforme aux tombes juives du Iᵉʳ siècle. Mais selon Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef de la revue Terre sainte magazine, l'essentiel est ailleurs. La journaliste, qui réside à Jérusalem depuis une trentaine d'années, fait partie des rares privilégiés à avoir pénétré les lieux.
Elle confie: «L'église du Saint-Sépulcre est un endroit déconcertant. (…) Ce n'est pas un endroit qu'il faudrait visiter, mais plutôt un lieu pour prier. Grâce à un religieux, j'ai pu pénétrer jusqu'à la roche qui a supporté le corps du Christ, ce que je n'aurais pu imaginer… J'étais dans un drôle d'état, un peu en apesanteur, mais je me souviens de chaque détail. Je n'irai plus au Saint-Sépulcre comme avant. À présent, la dalle de marbre a été reposée par-dessus, et il n'est possible de voir le caveau que très partiellement, par une ouverture (protégée avec du verre blindé, NDLR). Mais je sais que la pierre est là. J'avais l'habitude de faire une génuflexion devant le tombeau du Christ, et je me faisais la réflexion que c'était absurde, qu'il n'y avait pas de Présence réelle, que c'est devant les Saintes espèces qu'il convient de faire une génuflexion. Mais au Saint-Sépulcre, devant ce tombeau, il y a l'absence réelle. La présence d'une absence.»
Vidéo de la cérémonie du Feu sacré (« Holy Fire ») 2025 à Jérusalem, dans la basilique de l'Anastasis (Saint-Sépulcre)