La "Sainte Tombe" d'Arles-sur-Tech : symbiose du naturel et du surnaturel?
Depuis 1591, la "Sainte Tombe" d'Arles-sur-Tech se remplit toute seule de 300 litres d'eau pure par an, aux vertus curatives ou miraculeuses. Sauf lors des périodes de guerre. Une explication scientifique, dès 1961, semble avoir levé une partie du mystère, mais sans jamais expliquer les guérisons. Une symbiose du naturel et du surnaturel ?
L'Abbaye bénédictine Sainte-Marie d'Arles-sur-Tech, fondée par Charlemagne et édifiée début du IXe siècle avant d'être consacrée en 1046, fascine par son remarquable cloître gothique et ses fresques du XIIe siècle. Mais, c'est bien à l'entrée de l'abbaye qu'un sarcophage sobre, protégé de curieux par une grille métallique, retient toute l'attention des visiteurs. Comment cette tombe d'époque constantinienne (IVe siècle), faite de marbre bleu de Céret taillé et sculpté. peut-il produire une quantité d'eau avoisinant les 300 litres par an? Aucune des missions scientifiques dépêchées en Vallespir n'a été en mesure d'élucider pleinement cette énigme. Certains ont parlé d'une éventuelle condensation de l'eau de pluie sans en expliquer le fonctionnement. D'autant que le liquide que l'on peut prélever lors de la cérémonie dite de « La Rodella », à la fin du mois de juillet, est d'une grande clarté. Limpide et inaltérable pour tout dire.
L'histoire`
L'histoire commence alors qu'Arles-sur-Tech était en proie à la fois à la peste, à des catastrophes naturelles et à des animaux féroces. Pour conjurer ces catastrophes, l'abbé Arnulphe décide de partir vers Rome pour demander son aide au pape. Le pape entend la supplique et lui permet de choisir parmi les reliques conservées à Rome, à l'exception de celle de Saint Pierre et quelques autres saints. Dans la nuit, durant son sommeil, Arnulphe voit en rêve deux jeunes gens qui lui disent se nommer Abdon et Sennen, et être des princes perses. Ils lui apprennent qu'ils ont été martyrisés à Rome, puis ensevelis. Ils lui disent que si il les ramenait en son pays pour les vénérer, ils feraient cesser les maux qui l'affligent. À son réveil, Arnulphe fait effectuer des fouilles à l'endroit indiqué, et il découvre deux corps intacts. Devant ce miracle, le pape autorise l'abbé à emporter les deux saints.
Arnulphe, fort méfiant de nature, craint tous les dangers et s'imagine rencontrer des brigands prêts à lui dérober son précieux chargement. Aussi, pour ne pas éveiller les soupçons, il enferme les corps dans un tonneau qu'il met dans un deuxième tonneau rempli d'eau. L'abbé prend alors la route d'Arles avec le tonneau chargé sur le dos d'un mulet. Arrivé au bord d'un précipice, le muletier, pour faire avancer son mulet, prononce un affreux blasphème. À peine exprimé, le mulet trébuche et chute avec les tonneaux dans le précipice. Malgré ses recherches, Arnulphe ne retrouve rien. Il rentre donc seul et désespéré à Arles. Aux portes de la ville, il est très surpris d'entendre les cloches sonner. Et arrivé sur la place de l'église, il voit toute la population à genoux autour du mulet et du tonneau contenant les précieuses reliques. Quelle surprise et quelle joie en voyant ce miracle !
Les guérisons
Les reliques avaient déjà guéri sur le parcours les pestiférés et fait partir les bêtes féroces. Arnulphe soulage alors la mule et vide l'eau de la barrique qui contient les Saintes Reliques dans un ancien sarcophage à l'entrée de l'abbaye d'Arles-sur-Tech. Un lépreux vient boire l'eau et guérit instantanément. Les moines, voyant cela, referment le sarcophage au moyen de son lourd couvercle de marbre, et commencent à puiser l'eau par un petit orifice pour l'offrir aux malades. Des ex-voto attestent des guérisons miraculeuses. Le gisant de Guillaume Gaucelme, seigneur de Taillet, mort en 1204, encastré au-dessus du sarcophage, témoigne de la guérison d'un cancer de la face par des applications de compresses imbibées d'eau de la Sainte Tombe. L'origine de cette eau reste inconnue et intarissable, excepté lors des deux guerres mondiales, où le tombeau est demeuré vide. Un autre témoignage de guérison a été donné plus récemment dans le cadre de l'émission Mystères par un habitant du village, grièvement brûlé lors d'un feu de la Saint-Jean et soigné au moyen de l'eau du sarcophage.

Aucune explication scientifique totalement satisfaisante
En 1910, l'abbé Crastre promet la récompense de 1 000 francs à celui qui éluciderait le mystère de la Sainte tombe d'Arles-sur-Tech. Cette somme fut déposée chez un notaire, mais personne n'a encore réclamé son dû. Les hommes de science ont alors émis plusieurs hypothèses et des mesures ont été réalisées.
L'une des hypothèses semble pour eux l'explication logique. Les deux parties du sarcophage (le sarcophage proprement dit et son couvercle) sont constituées de la même roche poreuse. Du calcaire de cette roche se dissout dans l'eau de pluie qui traverse le couvercle perméable. Les carbonates contenus dans cette eau se déposent sur le fond et le rendent imperméable. La porosité du couvercle permet la filtration de l'eau de pluie. Celle-ci est maintenue dans le sarcophage du fait que le fond a été bouché par des sédiments au fil des années. Le couvercle et le sarcophage ont été taillés dans le même bloc de pierre.

Des tests de perméabilité ont également été faits sur des échantillons de marbre provenant de "la seule carrière qui ait pu vraisemblablement fournir à l'époque le matériau dans lequel a été creusé le sarcophage.
Au passage, l'étude nous apprend que certaines expressions sont trompeuses. Ainsi, lorsque l'on dit ou écrit: "Le sarcophage déborde parfois", ce qui fait penser à, au moins, un filet d'eau qui coule, la réalité contenue dans cette expression est différente puisqu'elle est tirée d'un constat signé pas 10 personnes le 3 avril 1942 et qui dit: "Le sarcophage est plein, le liquide déborde, une grosse goutte tombe toutes les deux minutes sur le devant du tombeau." (le tombeau est légèrement incliné, ce qui explique le débordement en un point bien précis seulement).
La conclusion générale sur le sarcophage d'Arles sur Tech est la suivante:
"Le couvercle du sarcophage est perméable et l'eau de pluie y pénètre, met 4 à 6 jours en moyenne pour traverser la pierre et s'écoule ensuite goutte à goutte à l'intérieur. Comme il ne peut y avoir de circulation d'air importante entre intérieur et extérieur, il n'y a pratiquement pas d'évaporation et l'eau peut donc bien s'accumuler. Comme, de plus, l'eau de pluie lave et attaque même légèrement le couvercle, celui-ci reste propre et perméable, et le phénomène peut se prolonger indéfiniment." "Pourquoi alors l'eau reste t-elle dans le sarcophage puisque le corps de celui-ci est également en marbre ? Tout d'abord, la pierre n'a pas rigoureusement le même aspect, et il est possible qu'elle ait été taillée dans un banc très peu blanc très peu perméable. D'autre part, l'eau stagnante dans le sarcophage laisse déposer les moindres particules qu'elle peut contenir, et il se dépose également le peu de poussière qui arrive à passer par les interstices." (Plus de 2 Kg de boue noire ont été retirés du sarcophage en 1950, provenant d'un dépôt de 150 ans maximum; ouverture sûre en 1795 mais on ne sait pas si entre cette date et 1950, le sarcophage fut ouvert). "On peut également penser qu'un peu de poussière est entraîné par l'eau qui ruisselle sur le couvercle et pénètre entre couvercle et corps (phénomène de la "goutte pendante")... Les dépôts ont dû s'accumuler, au cours des siècles, rendant le sarcophage étanche en pénétrant dans les pores de la pierre..." La conclusion signale encore que le couvercle étant perméable, le phénomène de rosée reprend toute sa valeur, car l'eau qui se dépose sur le couvercle peut ensuite pénétrer. En résumé et comme le disait le Professeur Leborgne en présentant le travail: "Nous avons mis le doigt sur la goutte qui remplit le sarcophage."
1/ Étude de l'Association française sur l'Information Scientifique (AFIS)
Pour la deuxième fois en un demi-siècle, le sarcophage d'Arles-sur-Tech a livré son secret. Une étude menée sur plusieurs années vient en effet d'être rendue publique, confirmant ce que l'on savait déjà sur l'origine de l'eau recueillie (essentiellement de l'eau de pluie) et précisant en particulier la part que tient la condensation dans le phénomène.
Un phénomène expliqué depuis 1961
Étonnamment ignorée depuis sa publication (dans La Houille Blanche - décembre 1961), l'enquête de trois hydrologues 1, suite à des expériences et relevés effectués avec l'accord des autorités paroissiales, fournissait pourtant des conclusions claires et précises. Le fond du sarcophage est quasi-imperméable (dépôt de poussières et calcaire). Le couvercle du sarcophage est perméable. L'eau met en moyenne 5 jours pour le traverser (2 à 20 jours). 30 % de l'eau de pluie est récupérée. Il y a peu de circulation d'air entre intérieur et extérieur, donc peu d'évaporation. Il était également dit que l'eau « ruisselle sur le couvercle et pénètre entre couvercle et corps... ». Le travail était sérieux, ses résultats probants. Pourtant...
Le « mystère » a survécu
Malgré les faits, on continua à afficher un peu partout que la « Sainte Tombe n'a pas livré son secret » 2. Nombre de médias reprirent cette thèse du mystère, si bien que plus grand monde n'évoquait le travail des hydrologues. Et quand ils l'évoquaient, à l'image de l'émission Mystères de TF1 (1992), c'était pour prétendre que « les études menées jusqu'à présent laissent un petit peu à désirer ». Sans préciser en quoi, évidemment. Comme il fallait cependant expliquer la présence de l'eau, une hypothèse revint souvent à la surface...
Un vieux « Serpent de Mer » : l'hypothèse de la condensation
Cette hypothèse a été évoquée comme la solution à maintes reprises, et ce depuis fort longtemps. Dans un article de 1975-1976 3 consacré aux puits aériens, C. R. Cheveneau recensait quelques auteurs ayant proposé cette théorie pour expliquer l'eau du sarcophage. « C'est un capteur d'humidité atmosphérique à rendement élevé » (P. Basiaux, 1933) ; « L'opinion des autorités de l'abbaye est qu'il s'agit là d'un phénomène naturel, d'une condensation spontanée, qui s'expliquera tôt ou tard par la physique [...] le phénomène considéré comme miraculeux s'explique fort bien par la physique » (H. de Varigny, 1934) ; « On se trouve là en présence de circonstances exceptionnelles : exposition au Nord dans une cour profonde où ne pénètre pas le soleil, ensemble architectural environnant comportant des constructions massives formant probablement volant thermique et surtout bonne circulation de l'air chaud et humide déversé par-dessus la paroi Sud, se refroidissant au niveau du sol, dont l'humidité se condense dans la cuve du sarcophage » (René Colas, 1957) ; « Il admet la production d'eau par condensation de l'air mais reste quand même dubitatif ici » (Nicolas Chtechapov, 1960).
Un mystère dans le mystère : l'auvent fantôme
Le 27 juillet 1998, sous la plume de J. Vilaceque, le quotidien régional Midi Libre amenait une « information » étonnante dans le dossier du sarcophage : celui-ci était censé se trouver sous un auvent : « Il est là sous son auvent dans une courette à gauche de l'église, posé sur deux socles de pierre de 20 cm de haut ». Il était également précisé que le sarcophage se remplissait d'eau « tout seul. Sans que la pluie ne l'effleure... » ! Mieux, dans son livre Les dossiers scientifiques de l'étrange (Michel Lafon 1999, page 148), Yves Lignon reprenait l'information et ajoutait : « Le sarcophage est bien un sarcophage, pas une citerne ouverte à l'air libre : quand il pleut le monument est à l'abri ».
Un nouveau mystère dans le mystère ? Une visite déjà ancienne de l'un d'entre nous (H.B.) au site nous avait pourtant clairement montré un sarcophage... à l'air libre. Mais un auvent aurait pu être ajouté récemment et MM. Vilaceque et Lignon faire ainsi référence à... ce nouvel état des lieux. Afin de juger précisément de la crédibilité de ces deux messieurs, il nous fallait une information complémentaire. Suite à un fax à la paroisse Ste Marie d'Arles-sur-Tech le 16 mai 2001, le curé a eu la gentillesse de nous répondre rapidement puisque son fax nous parvint le 18 mai. Il y est dit : « Il n'y a jamais eu d'auvent placé au-dessus du sarcophage d'Arles ni avant ni après 1998 ». L'affaire est donc classée. Elle montre cependant comment peut se créer un mythe : le couple souvenir inexact et absence de vérification (pour le formuler gentiment) par un tenant du mystère est redoutablement efficace, et l'on peut parier que dans le futur, d'autres auteurs reprendront l'histoire de l'auvent fantôme.
La piste de la « paroi froide » n'est donc pas nouvelle. Elle fut privilégiée une dernière (?) fois - et présentée encore comme nouvelle - par M. Pomarede 4 en 1998 et Y. Lignon 5 en 1999.
Or, les auteurs de l'étude de 1961 n'excluaient évidemment pas cette hypothèse, mais avaient conclu qu'elle ne permettait pas la production d'une quantité d'eau suffisante pour expliquer le phénomène.
L'hypothèse de la condensation : incompatible avec les résultats d'expériences sur les puits aériens
Les puits aériens ont fait l'objet de plusieurs expériences et études. Le plus célèbre est sans doute celui de Trans-en-Provence, conçu en 1928 et terminé en 1931, grâce aux travaux de l'ingénieur belge Achille Knapen, lauréat de la Société des Ingénieurs Civils de France. L'ouvrage, aux dimensions imposantes (12 m de diamètre à la base, près de 13 m de haut, paroi de 2,5 m d'épaisseur percée d'orifices permettant la circulation d'air, 3 000 plaques d'ardoises afin d'augmenter la surface de condensation) ne put jamais concrétiser les espoirs de son créateur. La production espérée de 30 à 40 mètres-cube par jour ne vint jamais, les résultats des meilleures nuits s'arrêtant à quelques litres...
À la même période (1929), un essai fut réalisé à Montpellier-Bel-Air (Hérault) avec un autre type de récupérateur par condensation. C'est Léon Chaptal, directeur de la station de bioclimatologie agricole de Montpellier, qui mena ces travaux. L'ouvrage, une pyramide de pierres calcaires d'environ 13 mètres-cube érigée sur une base bétonnée, ne fournit que 0,2 à 0,5 litre par jour...
À partir de ces travaux, on pouvait « calculer » que le Sarcophage d'Arles-sur-Tech, avec son volume « global » inférieur à un mètre-cube ne pouvait se remplir uniquement ni même essentiellement par le phénomène de condensation.
La confirmation
Un article vient de paraître dans la revue scientifique internationale Atmospheric Research. C'est le résultat des recherches d'une équipe menée par D. Beysens, du Commissariat à l'Energie Atomique.
Après trois années de relevés, le résultat est sans ambiguïté ; la production d'eau est due au bilan global de trois phénomènes : eau de pluie, condensation et évaporation. La quantité d'eau issue de la condensation est six fois plus élevée que celle qui s'évapore, et la condensation produit en moyenne 10 % de l'eau présente dans le sarcophage : l'eau de pluie représente ainsi 90 % du phénomène.
Les trois hydrologues de 1961 n'étaient pas aussi « nuls » que certains voulaient le faire croire... Pour la science, le « mystère » est une nouvelle fois éclairci. Mais pour ceux qui ont la Foi, et quelques autres de mauvaise foi, nul doute que cette nouvelle étude ne suffira pas...
Cependant, les auteurs de cette nouvelle recherche portent une appréciation critique envers les résultats des trois hydrologues sur deux points :
- ils supposent qu'au début des mesures du niveau d'eau dans le sarcophage effectuées en 1961, celui-ci était vide... Or, une lecture attentive du Rapport technique de 1961 permet de démontrer que ce n'était pas le cas. À partir de cette opinion (fausse), Beysens et al. remettent en question l'explication de la durée moyenne du décalage observé entre pluie et montée du niveau d'eau.
- ils contestent le degré de porosité du couvercle (« nous pensons que le marbre peut être poreux sur une épaisseur de quelques millimètres [...] mais pas en son cœur »), oubliant que des expériences sur le sarcophage lui-même avaient permis d'attester cette porosité.
Suite à plusieurs courriers, les réponses de D. Beysens n'ont pas permis d'obtenir des arguments qui puissent étayer sérieusement les opinions des auteurs. Un dossier plus complet sur cet aspect de l'affaire sera bientôt disponible sur le serveur du Laboratoire de zététique.
Des travaux défendus depuis longtemps par le Laboratoire de Zététique et le Cercle Zététique du Languedoc-Roussillon
Le dossier du sarcophage d'Arles-sur-Tech et la solution datant de 1961 sont disponibles depuis longtemps. En effet, en réponse à l'émission Mystères de TF1 en 1992, un dossier explicitant la solution était publiquement accessible dès cette date sur le serveur universitaire Minitel 3615 ZET de l'université de Nice.
En 1996, avec l'ouverture de son site internet, le Cercle Zététique du Languedoc-Roussillon mettait en ligne une synthèse de ces éléments sur la base du dossier Minitel.
Début 2001, le site du Laboratoire universitaire de Zététique, Centre J. Theodor d'étude des phénomènes « paranormaux », reprenait et complétait le dossier, répondant notamment aux arguments critiques (et ridicules...) contre l'étude de 1961 et la nouvelle résurgence de l'hypothèse « paroi froide » comme explication du phénomène.
Nous sommes en droit d'espérer que, suite à cette claire confirmation de l'origine de l'eau qui remplit le sarcophage d'Arles-sur-Tech, nous puissions enfin voir une plaque (et entendre des médias) annonçant : « La sainte Tombe a livré son secret. Pluie et condensation ».
2/ Etude d'Henri Broch - Université de Nice-Sophia Antipolis - Laboratoire universitaire de Zététique
Arles sur Tech est une commune des Pyrénées-Orientales. Cette tombe est un vieux et lourd sarcophage en marbre qui se trouve à l'air libre dans une courette, au bas d'un mur d'une douzaine de mètre de haut (la cour n'est pas fermée du coté nord et donne sur une place). Le couvercle de ce sarcophage est aussi épais que les parois (environ 15 cm) et repose d'une façon imparfaite sur ces dernières. On peut même glisser les doigts dans l'interstice en plusieurs endroits. Le sarcophage ne repose pas directement sur le sol mais par l'intermédiaire de deux blocs de marbre.
Le phénomène "miraculeux" présenté par ce sarcophage est le suivant: Chaque jour, il semble se rassembler à l'intérieur du dit sarcophage une quantité d'eau assez importante (de l'ordre d'un litre en moyenne) quasiment "pure" et à laquelle on attribue des qualités curatives. On peut puiser l'eau par un petit trou situé sur un des petits côtés, à la jointure du sarcophage et de son couvercle, trou par lequel une petite pompe à siphon est introduite. Il arrive que "le sarcophage déborde". La production aurait même atteint quelquefois 800 litres par an... Il n'y a apparemment aucune supercherie, aucune tuyauterie, aucun remplissage extérieur...
Alors, miracle ? Mystère irrésolu comme l'a prétendu une émission de TF1 ? L'émission (diffusée en 1993) a présenté l'enquête faite il y a une trentaine d'années par des hydrologues...pour conclure, in fine, que "les études menées jusqu'à présent...laissent une petit peu à désirer" et que " la Sainte Tombe ne livre pas son secret". Contrairement à ce qui a été affirmé explicitement dans l'émission et dans différents écrits, l'enquête menée il y a une trentaine d'années par des scientifiques a permis de conclure de manière très nette.Ce sont les résultats de ces hydrologues - MM Perard, Honoré et Leborgne - que nous portons à votre connaissance par de larges emprunts pour un résumé de la publication d'origine.
L'enquête menée s'est faite avec l'accord et la collaboration du curé d'Arles sur Tech, qui a mis les clefs pour ouvrir l'enceinte dans laquelle se trouve le sarcophage, à la disposition des chercheurs ( et avec la collaboration de Mr Rougé, instituteur en retraite). Durant l'année 1961, pendant deux mois et demi -une seule interruption pour Pâques en raison des visites de fidèles et touristes- des mesures, observations et expériences ont pu être effectuées selon un programme établi à l'avance.
Les hypothèses qui avaient pu être émises a priori étaient:
- Condensation de l'eau contenue dans l'air pendant les heures chaudes de la journée (cad quand la température des parois du sarcophage est inférieure à celle de l'air ambiant).
- Remontée capillaire par l'intermédiaire des dès (les "cales").
- Phénomène de rosée (refroidissement du sarcophage pendant la nuit par suite du rayonnement, avec abaissement de la température des couches d'air voisines et dépôt de gouttelettes d'eau).
- En complément de ces hypothèses, traversée possible du couvercle par l'eau condensée (et l'eau de pluie ?) par effet de capillarité et gravité.
Le sarcophage reste d'aspect sec et la température à l'intérieur est supérieure de 2 à 3 degrés à celle de la paroi externe et non sur la face interne du couvercle.
Les mesures effectuées ont porté sur:
- L'humidité (hygromètre enregistreur placé à coté du thermomètre).
- La direction et la force du vent.
- La pluviométrie.
- La température (thermomètre enregistreur placé à proximité du sarcophage, bande relevée toutes les semaines).
- Le niveau de l'eau dans le sarcophage (niveau repéré, sur une réglette graduée, dans un tube relié par un siphon à l'intérieur du sarcophage).
Les expériences faites sur place (d'autres expériences ont été faites en laboratoire):
- Masticage du pourtour du couvercle de façon à savoir si l'eau venait uniquement de l'air qui peut circuler dans le sarcophage.
- Pose d'une housse en nylon sur le couvercle avec un espace de 5 cm laissé pour permettre une circulation d'air.
De façon à rendre les résultats plus significatifs, chaque expérience a été faite pendant au moins une semaine et a été précédée et suivie d'une semaine sans expériences.
Courbes de températures régulières :T° minimale vers 6h du matin, valeur 5 à 6° en mars, un peu plus élevée en avril. Maximum à 14h n'ayant jamais dépassé 19° centigrade. Variation journalière moyenne d'une dizaine de degrés.
Courbes d'humidité relative irrégulières, de 50 % certains jours à 80 % d'autres. Minimum vers 14H et maximum vers 6H. Valeurs très faibles en présence de tramontane.
En résumé, deux mois sans pluie, deux mois sans variation du niveau d'eau dans le sarcophage (excepté la baisse due aux prélèvements de M. le curé). Ce 1er résultat-constatation est très important. Il montre "qu'il ne se produit pas 1 à 2 litres d'eau chaque jour, et la production n'est donc absolument pas continue, ce qui aurait pu être vérifié depuis fort longtemps".
Le 10 avril, il tombe 5,5 mm d'eau: Le lendemain 6,9 mm... et le surlendemain le niveau d'eau du sarcophage a bougé et s'est élevé d'environ 1 mm. Ce relevé et ceux des jours qui suivent jusqu'au 23 avril sont donnés sur un tableau transcrit sous forme de courbes. Le graphique (hauteurs de pluie cumulées, variation du niveau d'eau dans le sarcophage et transformée de la courbe de niveau dans le sarcophage) montrent de manière très claire que le sarcophage profite de la pluie pour se remplir. Les hydrologues -leurs arguments étant étayés par d'autres éléments que les simples tracés précédents en sont arrivés à conclure que l'eau met en moyenne cinq jours pour traverser le couvercle et qu'un tiers de l'eau de pluie est récupérée en moyenne dans le sarcophage. Un coup d'oeil indiscret à l'intérieur du sarcophage par les petits interstices disponibles avait d'ailleurs déjà montré la présence de grosses gouttes d'eau rassemblées en quelques endroits du couvercle (la pluie précédant cette observation datant de 20 jours avant, cela montre que l'écoulement de toute l'eau peut être assez long comparé à la moyenne). De l'eau versée goutte à goutte sur le couvercle du sarcophage disparaissait presque immédiatement en humidifiant un cercle de plus en plus grand, et bien que la surface du couvercle soit très en pente, le cercle mouillé avait son centre exactement au point d'impact de la goutte. Certaines zones du couvercle sont plus poreuses que d'autres. Sa surface est irrégulière et présente notamment des petits trous hémisphériques de 1 à 2 mm de diamètre qui, une fois remplis, se vident en 45 secondes environ.
Symbiose du naturel et du surnaturel ?


"Cherchez et vous trouverez"
L'explication des "miracles" de la "Sainte Tombe" pourrait bien être au carrefour du rationnel et du spirituel. Les écrits de Myriam, dans Lumière sur le mystère de la Sainte Tombe d'Arles, sont à cet égard tout à fait remarquables. Malgré les aspects scientifiques développés, Myriam n'est pas une scientifique. Elle s'en défend énergiquement, se définissant comme une femme de prière. Cependant, elle a été comblée par les renseignements qui lui sont parvenue de la part de divers scientifiques et qui ont idéalement correspondu à son intuition et à sa foi. En voici le résumé :
Étant de savants mathématiciens, les Abbés savaient choisir les endroits où ils construisaient leurs monastères. C'est pourquoi l'Abbaye Sainte Marie d'Arles partage avec la pyramide de Kéops le privilège d'être un des deux lieux les plus guérisseurs du monde. C'est aussi la raison pour laquelle le croisement d'ondes telluriques qui se produit à l'endroit où se trouve la "Sainte Tombe" et les ondes de formes de l'Abbaye attirent l'humidité vers ce sarcophage. Étant donné l'extrême porosité du marbre de la "Sainte Tombe", marbre de Céret, cette humidité pénètre dans ce sarcophage qui contient ainsi de l'eau. Cette eau est curative car elle est très pure.
Lorsque les ondes pensées positives constituées par la prière et les généreux mouvements du coeur se joignent aux ondes telluriques et aux ondes de formes de l'Abbaye, le débit de cette eau et ses vertus curatives sont considérablement augmentés. C'est pourquoi, en période de de dévotion, cette eau est intarissable et produit des miracles. Quand la dévotion faiblit, le prodige prend son intensité. L'arrivée des reliques à Arles, en provoquant une profonde dévotion aux Saints Abdon et Sennen, a rendu intarissable l'eau de la "Sainte Tombe" qui a produit de nombreux miracles.
Les eaux curatives sont dites miraculeuses parce que les hommes n'ont pas encore trouvé la raison de leur présence et de leurs vertus, ce qui fut, pendant plus de deux siècles, le cas de l'eau de la"Sainte Tombe" ; et celles que l'on ne qualifie pas de miraculeuses parce que les hommes ont compris la raison de leur présence et de leurs vertus, ce qui est maintenant le cas de l'eau de la "Sainte Tombe". Donc, l'eau de la "Sainte Tombe" a change de qualificatif en raison des étides qui viennent d'être faites sur elle. Ainsi, tout venant de Dieu qui a créé toute chose, ayant posé les lois de la nature et donné aux hommes l'intelligence pour découvrir et utiliser ces lois, le surnaturel et ce qu'on appelle encore le naturel sont appelés à se confondre dans un unique Plan divin. , les progrès de la science élargissant peu à peu le champ de ce que les hommes peuvent expliquer. En effet, ce qui ne peut être expliqué scientifiquement aujourd'hui peut l'être demain.
Ainsi, si un voile se lève sur le mystère de l'eau de la "Sainte Tombe", il s'est aussi levé sur le mystère de l'eau de Lourdes, les études des géologues ayant prouvé que l'endroit où Bernadette a creusé la terre comme le lui demandait la Sainte Vierge a de l'eau depuis l'origine du monde. L'ordre de la Sainte Vierge et l'obéissance de Bernadette ont permis à cette eau de jaillir. On comprend alors que toutes ces manifestations particulièrement éclatantes de l'infinie puissance de Dieu sont des miracles, qu'elles soient expliquées scientifiquement ou non. Des phares qui, pour nous guider, jalonnent notre chemin vers la Lumière céleste. Pourquoi la pensées éternelle de Dieu ne les réaliserait-Elle pas aussi bien en utilisant les lois qu'Elle a posé de toute éternité, comme en se passant de ces lois ? Notre connaissance est trop limitée pour savoir si toutes ces manifestations exceptionnelles de la Toute-Puissance de Dieu obéissent ou non à ces lois.
Toutes sont donc des miracles, et nous continuons à considérer l'eau de la Sainte Tombe comme une eau miraculeuse. L'univers tout entier n'est-il pas un miracle ?
L'eau de ce précieux sarcophage serait donc le résultat d'une symbiose du naturel et du surnaturel. Les lois de la nature ayant été posées par Dieu, tout comme les lois de l'Esprit, leur idéale convergence glorifie la perfection de Dieu. Ainsi, pour bien profiter du chef d'oeuvre divin qu'est l'Abbaye Sainte Marie d'Arles, il suffirait de prier et d'aimer.
La science peut-elle contribuer à la foi et émerger dans la spiritualité ?
La spiritualité donnerait-elle également une nouvelle impulsion à la science ? Aux rationalistes, ces questions pourront sembler utopiques. Mais le résultat d'expérimentations poursuivies en silence pendant des années et seulement présentées une fois suffisamment documentées et contrôlées, témoignent du contraire. Elles démontrent que les eaux des sources, miraculeuses car leur émergence du sol et leurs vertus très spéciales avaient été annoncées à l'avance par la Sainte Vierge, se trouvent chargées d'énergie positive à un point tel qu'on peut les considérer effectivement comme thérapeutiques.
Depuis toujours, on le sait, on en parle. Mais seulement à présent on essaie d'en comprendre "LE POURQUOI". Les expérimentations poursuivies permettent d'assimiler ces eaux à d'authentiques "MESSAGES MATÉRIALISÉS", à travers une ÉNERGIE "scientifiquement inconnue". Dans cette recherche, la contribution de la biologiste Dr Enza Cicciolo est déterminante - elle travaille dans le cadre du CIBA (Groupe italien de biogénétique et de médecine auriculaire), et est Présidente du Centre italien du CIRIME (Centre international de recherche en médecine énergétique). Voic ce qu'elle déclare :
"Chaque jour notre travail consiste à analyser et à mesurer les fréquences et les vibrations qui animent les organismes vivants. Chaque atome, chaque molécule, chaque tissu vivant, a une VIBRATION spéciale qui correspond à un son ou à une couleur. L'ensemble de ces sons, couleurs et vibrations, détermine l'HARMONIE de la santé ou la DISHARMONIE de la pathologie. Avec des techniques adéquates, il est possible d'interroger l'état des vibrations de chaque organe du corps humain, d'en évaluer les conditions énergétiques, et de rétablir l'équilibre fréquentiel.
Or, nous nous sommes rendu compte bien vite de L'IMPORTANCE DE L'EAU qui est le conducteur par excellence de chaque vibration, et ce qui subsiste de la soupe originelle. Durant un voyage à Lourdes, mes amis de notre Groupe de recherche et moi-même, nous avons été surpris par l'influence des fidèles, malades et sains, qui s'immergeaient tous dans les bassins d'eau sans crainte de contagions. Chaque chose en ce lieu paraissait particulièrement propre. Nous sommes retournés avec quelques échantillons d'eau pour les analyser. cette analyse a montré que cette eau contenait toutes les sept vibrations de base de la lumière solaire (vibration et fréquence sont des synonymes seulement voisins, le premier s'applique aux sons, le deuxième aux ondes électromagnétiques, dont les longueurs d'onde des sept couleurs de la lumière blanche).
L'analyse biochimique faite ensuite a mis en évidence que beaucoup de germes pathogènes, présents dans l'eau, avaient perdu TOUTE leur virulence, donc tout leur potentiel d'attaque. Par la suite, nous avons constaté la même chose dans les eaux du Jourdain et du Gange, qui sont considérées comme rivières sacrées". L'équipe du Dr Enza Cicciolo commencèrent alors à étudier systématiquement les eaux qui jaillissent DANS DES LIEUX OÙ SE PRODUISENT LES APPARITIONS DE LA SAINTE VIERGE : Montichiari (Brescia), San Damiano, Medjugorje et tant d'autres. "Des centaines d'échantillons, analysés au niveau des vibrations, ont obtenu toujours la m^ême réponse, après comparaison des analyses, à savoir la constatation déjà faite à Lourdes: la précision constante des sept FRÉQUENCES, lesquelles diffèrent cependant en supériorité de l'une ou l'autre fréquence. Ceci pourrait expliquer l'action thérapeutique particulière et spécifique de chaque source miraculeuse.
En simplifiant au maximum les résultats des années de recherches, le Dr Enza Cicciolo énonce :
"Les fréquences trouvées dans l'eau de Lourdes permettent de la définir comme une EAU DE PURIFICATION, dont l'action prévaut en ECTODERMIQUE, ce qui veut dire qu'elle agit en particulier sur la peau (érithèmes, irritations, plaies, allergies) et sur le système nerveux : sur la POSITIVITÉ des pensées. L'eau de Montichiari, comme celle de Fatima, est une eau de nutrition. Son action est surtout ENDODERMIQUE, c'est à dire qu'elle agit sur l'estomac, les intestins, les menstruations, sur les éléments respiratoires et cellulaires. L'eau de Medjugorie est de SOUTIEN et d'ÉLÉVATION. Sa nature est surtout MÉSODERMIQUE, agissant particulièrement sur la colonne vertébrale, les muscles, les articulations, les naissances des vaisseaux sanguins, sur l'axe cérébrospinal de l'homme.
À Médjugorie, lieu où les Apparitions se produisaient pratiquement à un rythme quotidien, nos chercheurs ont pu effectuer une expérience exceptionnelle qui PROUVE qu'en ce lieu, QUELQUE CHOSE se produit réellement : sur les lieux, ils ont apporté de Milan de l'eau du robinet et de l'argile ; au retour à Milan, les analyses ont démontré que ces échantillons se sont chargés des sept fréquences typiques de Medjugorje, alors qu'avant ils étaient dépourvus de vibrations. L'eau, en particulier, était devenue pareille à celle qui jaillit à Medjugorje.
Monsieur Capriolo ajoute : "L'ambiance des lieux sacrés a été étudiée par d'autres experts. Par exemple, le professeur Lipinski de l'Université de Boston qui, durant les apparitions de Medjugorje, a observé par des mesures une énorme radioactivité ambiante constatée auparavant et, pour le moment, INEXPLICABLES en termes scientifiques ; radioacrivité pouvant s'exprimer en IONASITION de l'air, d'une intensité qui devrait être fatale et qui est INOFFENSIVE. Le professeur Lipinski conclut son rapport en donnat à cette énergie inconnue le nom d'ÉNERGIE SPIRITUELLE. La présence de cette énergie explique pourquoi en peu de temps Medjugorje est devenu un lieu luxuriant avec normalisation des pluies et des récoltes.
Mais revenons aux eaux. Les fréquences particulières constatées dans les eaux sacrées ont conduit le Dr Cicciolo et les médecins de son Centre de recherches à expérimenter un usage thérapeutique avec des résultats bénéfiques pour qui a su en profiter. En outre, le Groupe de recherches Cooperativa Milano Nuova a fait des expériences sur des organismes vivants exempts de l'effet placebo, ne pouvant subir de suggestions, comme des animaux et des plantes. Par exemple, en mettant quelques gouttes d'eau de Medjugorje dans 13 bassins d'alevins (truites) qui étaient malades, l'épidémie a été stoppée. Il a suffi de peu de jours et les conditions ambiantes qui étaient altérées se sont rééquilibrées. De la même manière, on a évité la mort des veaux malades.
D'autres expériences ont été conduites en laboratoire sur des espèces végétales avec des résultats totalement concluants. On est en train de continuer les expertises, dit G; Capriolo, et nous avons constaté des propriétés thérapeutiques aux eau de Sainte Marie de la Fontaine de Milan où, en l'an 1200, est apparue la Sainte Vierge. Cette eau était jadis considérée comme MIRACULEUSE, ce qui est oublié du très grand nombre actuellement ; mais nous sommes convaincus qu'elle est ENCORE miraculeuse. Parce que l'aide de la Madone demeure toujours : SON ÉNERGIE NE S'ÉVAPORE PAS ; une fois donnée, elle reste TOUJOURS.
Par ailleurs, le fait que dans divers lieux sacrés jaillissent des eaux avec des propriétés DIFFÉRENTES nous donne l'intuition d'un Projet intelligent, une géographie qui met en évidence un Plan de Grâces pour l'Homme et son environnement. L'homme doit simplement apprendre à faire sien ce Projet, à utiliser ces points de Lumière et d'Harmonie pour illuminer et équilibrer la terre. Étant donné l'importance de l'eau dans le Plan divin, il est intéressant de savoir que le culte des Saints Abdon et Sennen est, en Orient comme en Occident, toujours lié au symbole de l'eau.
Au Liban, à Edhen, les maronites honorent Abdon et Sennen chaque année le premier dimanche de mai dans l'oratoire qu'ils leur ont consacré. Ce jour là, au moment où l'on célèbre le sacrifice eucharistique, jaillit de dessous l'autel un ruiseau d'eau vive qui augmente à l'élévation de l'hostie et qui tarit le lendemain de ce jour. Ce prodige se répète chaque année le premier dimanche de mai, même après le changement de dix jours introduit par le calendrier grégorien. Voici quelques détails qui ont été fournis à ce sujet au XIXème siècle par le Prince Joseph Karan dont Edhen est la ville natale :
Pendant la nuit qui précède la fête, une grande source d'eau sort du rocher sur lequel la chapelle est bâtie, avec un bruit semblable à celui qui précède le tonnerre. ce bruit se fait entendre à Edhen et bien plus loin encore. Quand on ejtre dans la chapelle, on y voit de petites sources d'eau qui jaillissent du rocher sur lequel se trouve l'autel. Ce fait se produit tous les ans, j'en ai été souvent témoin et j'en garantis l'authenticité."
Que les Saints Abdon et Sennen mystérieusement liés au symbole de l'eau nous obtiennent de retrouver et de conserver la pureté de notre baptême. Le premier récit de la Création commence par ces paroles : "Au commencement, Dieu réa le Ciel et la Terre. Or, la terre était vague et vide, les ténèbres couvraient l'abîme et l'esprit de Dieu planait sur les eaux." Qu'il est donc grand le Mystère de l'Eau ! Puissent ces quelques paragraphes inspirer un profond respect pour ces lieux privilégiés, phares que la bonté de Dieu a placés pour jalonner notre chemin vers la Lumière, où les vertus d'une eau divine ne demandent qu'à agir pour notre bien dans une ambiance d'amour, de recueillement et de prières.
Dès les commencements du monde, c'est ton Esprit, Seigneur, qui planait sur les eaux pour qu'elles reçoivent en germe la force qui sanctifie. Lorsque tu noyais dans les flots du déluge les crimes d'un monde corrompu, tu annonçais le baptême qui régénère puisque l'eau y préfigure également la mort du péché et la naissance de tout bien. Regarde maintenant, Seigneur, le visage de ton Église et multiplie ses générations, toi qui réjouis ta cité sainte par le fleuve de ta grâce, toi qui ouvres la fontaine baptismale pour que renaissent les nations de tout l'univers et qu'à ton ordre souverain, cette eau reçoive par l'Esprit-Saint la grâce de ton Fils.
Que la puissance mystérieuse du Saint Esprit féconde ces eaux qui doivent enfanter à nouveau les hommes, afin qu'une lignée d'enfants du ciel conçue par la sainteté divine émerge de cette fontaine sacrée comme d'un sein maternel très pur, et renaisse en créature nouvelle ; lignée d'enfants de tout sexe et de tous âges, mais que la grâce, leur mère, engendre, à la même jeunesse spirituelle. Ordonne donc, Seigneur, que s'éloigne d'ici tout esprit impur. Que les forces du mal se tiennent à distance, qu'elles ne tentent pas de corrompre cette eau. (...) Qu'elle soit une fontaine de vie, une eau qui régénère, une source qui purifie, pour que tous les croyants lavés dans ce bain de salut obtiennent par l'Esprit-Saint, agissant en eux, la grâce d'une purification parfaite. Nuit pascale, bénédiction de l'eau, Missel biblique de tous les jours, p. 731-732.