Léon XIV : Pape de Paix
"Que la paix soit avec vous tous !" Le 8 mai 2025, date de la commémoration de la capitulation de l'Allemagne nazie en 1945, le cardinal Robert Francis Prevost devient le 267ème souverain pontife. Léon XIV succède au pape François, décédé le lundi de Pâques. Voici le premier pape américain de l'histoire - à l'heure de Donald Trump - qui appelle à "la paix dans le monde", face aux crises majeures en Israël, Ukraine, Cachemire... et plus de 170 conflits armés en cours à l'international. Le plus grand défi pour l'un des hommes les plus influents au monde, et le plus populaire avec 1,4 milliards de fidèles catholiques sur Terre. Découvrez ici la procédure du conclave qui l'a élu, pour ce théologien méthodique, dans la lignée du pape François, qui laisse présager une suite modérée, sociale et augustinienne de la mission unitaire de l'Église, dans la fraternité des périphéries du monde et le refus obstiné de fuir la vérité. "Il a appris (spécialement dans son expérience missionnaire auprès des pauvres du Pérou) que la mission de l'Église n'est jamais plus authentique que lorsqu'elle se fait proche, lorsqu'elle devient présence, consolation et refuge."
Les premiers mots du pape Léon XIV en intégral
"Que la paix soit avec vous tous!
Frères et sœurs très chers, telle est la première salutation du Christ Ressuscité, le bon pasteur qui a donné sa vie pour le troupeau de Dieu. Moi aussi, je voudrais que cette salutation de paix entre dans vos cœurs, qu'elle rejoigne vos familles, toutes les personnes, où qu'elles soient, tous les peuples, toute la terre.
La paix soit avec vous!
C'est la paix du Christ Ressuscité, une paix désarmée et désarmante, humble et persévérante. Elle vient de Dieu, de ce Dieu qui nous aime tous inconditionnellement.
Nous avons encore dans l'oreille cette voix faible mais toujours courageuse du pape François qui bénissait Rome! Le pape qui bénissait Rome donnait sa bénédiction au monde entier, ce matin-là du jour de Pâques. Permettez-moi de prolonger cette même bénédiction:
Dieu nous veut du bien, Dieu vous aime tous, et le mal ne triomphera pas!
Nous sommes tous dans les mains de Dieu.

C'est pourquoi, sans peur, unis main dans la main avec Dieu et entre nous, allons de l'avant.
Nous sommes des disciples du Christ.
Le Christ marche devant nous.
Le monde a besoin de sa lumière.
L'humanité a besoin de Lui comme d'un pont par lequel Dieu nous rejoint par son amour.
Aidez-nous, vous aussi, et aidons-nous les uns les autres à construire des ponts, par le dialogue, par la rencontre, en nous unissant tous pour être un peuple unique, toujours en paix.
Merci au pape François!
Je veux également remercier tous les confrères cardinaux qui m'ont choisi pour être le successeur de Pierre et cheminer avec vous, comme une Église unie, cherchant toujours la paix, la justice, travaillant toujours comme des hommes et des femmes fidèles à Jésus-Christ, sans peur, pour proclamer l'Évangile, pour être missionnaires.
Je suis un fils de saint Augustin, un augustinien, qui a dit: "Avec vous, je suis chrétien ; pour vous, je suis évêque."
En ce sens, nous pouvons tous marcher ensemble vers cette patrie que Dieu nous a préparée.
À l'Église de Rome, une salutation spéciale! [applaudissements]
Nous devons chercher ensemble à être une Église missionnaire, une Église qui construit des ponts, qui ouvre le dialogue, toujours accueillante, comme cette place aux bras ouverts.
Tous, tous ceux qui ont besoin de notre charité, de notre présence, de notre dialogue et de notre amour.
Et si vous me permettez, quelques mots, un salut à tous ceux – et en particulier à ma chère diocèse de Chiclayo, au Pérou – où un peuple fidèle a accompagné son évêque, a partagé sa foi et a tant donné, tant donné pour continuer à être une Église fidèle à Jésus-Christ.
À vous tous, frères et sœurs de Rome, d'Italie, du monde entier, nous voulons être une Église synodale, une Église en marche, une Église qui cherche toujours la paix, qui cherche toujours la charité, qui veut toujours être proche, spécialement de ceux qui souffrent.
Aujourd'hui, c'est le jour de la Supplication à la Vierge de Pompéi. Notre Mère Marie veut toujours marcher avec nous, être proche, nous aider par son intercession et son amour.
Alors je voudrais prier avec vous.
Prions ensemble pour cette nouvelle mission, pour toute l'Église, pour la paix dans le monde, et demandons cette grâce particulière à Marie, notre Mère.
Je vous salue, Marie…"
Le 9 mai, dans sa première homélie − prédication faite au cours de la messe −, Léon XIV déplore le recul de la foi au profit « d'autres certitudes comme la technologie, l'argent, le succès, le pouvoir, le plaisir (...) C'est précisément pour cette raison que la mission est urgente en ces lieux, car le manque de foi entraîne souvent des drames », a-t-il déclaré devant les cardinaux prononcée en anglais puis en italien. Texte intégral (Figaro):
« Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 16). Par ces paroles, Pierre, interrogé avec les autres disciples par le Maître sur la foi qu'il a en Lui, exprime en synthèse le patrimoine que l'Église, à travers la succession apostolique, garde, approfondit et transmet depuis deux mille ans.
Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant, c'est-à-dire l'unique Sauveur et le révélateur du visage du Père.
En Lui, Dieu, pour se faire proche et accessible aux hommes, s'est révélé à nous dans les yeux confiants d'un enfant, dans l'esprit éveillé d'un adolescent, dans les traits mûrs d'un homme (cf. CONC. VAT. II, Const. Past. Gaudium et spes, n. 22), jusqu'à apparaître aux siens, après sa résurrection, dans son corps glorieux. Il nous a ainsi montré un modèle d'humanité sainte que nous pouvons tous imiter, avec la promesse d'une destinée éternelle qui dépasse toutes nos limites et toutes nos capacités.
Dans sa réponse, Pierre saisit ces deux aspects : le don de Dieu et le chemin à parcourir pour se laisser transformer, dimensions indissociables du salut, confiées à l'Église afin qu'elle les annonce pour le bien du genre humain. Confiés à nous, choisis par Lui avant même que nous ayons été formés dans le sein de notre mère (cf. Jr 1, 5), régénérés dans l'eau du Baptême et, au-delà de nos limites et sans aucun mérite de notre part, conduits ici et envoyés d'ici, afin que l'Évangile soit annoncé à toute créature (cf. Mc 16, 15).
En particulier, Dieu, en m'appelant par votre vote à succéder au Premier des Apôtres, me confie ce trésor afin que, avec son aide, j'en sois le fidèle administrateur (cf. 1 Co 4, 2) au profit de tout le Corps mystique de l'Église, de sorte qu'elle soit toujours plus la ville placée sur la montagne (cf. Ap 21, 10), l'arche du salut qui navigue sur les flots de l'histoire, phare qui éclaire les nuits du monde. Et cela, non pas tant grâce à la magnificence de ses structures ou à la grandeur de ses constructions – comme les édifices dans lesquels nous nous trouvons –, mais à travers la sainteté de ses membres, de ce « peuple que Dieu s'est acquis pour proclamer les oeuvres admirables de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 P 2, 9).
Cependant, en amont de la conversation où Pierre fait sa profession de foi, il y a aussi une autre question : « Au dire des gens, qui est le Fils de l'homme ? » (Mt 16, 13). Ce n'est pas une question anodine, elle touche en effet à un aspect important de notre ministère : la réalité dans laquelle nous vivons, avec ses limites et ses potentialités, ses questions et ses convictions.
« Au dire des gens, qui est le Fils de l'homme ?» (Mt 16, 13). En pensant à la scène sur laquelle nous réfléchissons, nous pourrions trouver deux réponses possibles à cette question qui dessinent deux attitudes différentes.
Il y a tout d'abord la réponse du monde. Matthieu souligne que la conversation entre Jésus et ses disciples sur son identité se déroule dans la belle ville de Césarée de Philippe, riche en palais luxueux, nichée dans un cadre naturel enchanteur, au pied de l'Hermon, mais aussi siège de cercles de pouvoir cruels et théâtre de trahisons et d'infidélités. Cette image nous parle d'un monde qui considère Jésus comme une personne totalement insignifiante, tout au plus un personnage curieux, qui peut susciter l'émerveillement par sa manière inhabituelle de parler et d'agir. Ainsi, lorsque sa présence deviendra gênante en raison de son exigence d'honnêteté et de moralité, ce « monde » n'hésitera pas à le rejeter et à l'éliminer.
Il y a ensuite une autre réponse possible à la question de Jésus : celle du peuple. Pour lui, le Nazaréen n'est pas un « charlatan » : c'est un homme droit, courageux, qui parle bien et dit des choses justes, comme d'autres grands prophètes de l'histoire d'Israël. C'est pourquoi il le suit, du moins tant qu'il peut le faire sans trop de risques ni d'inconvénients. Mais ce n'est qu'un homme, et donc, au moment du danger, lors de la Passion, il l'abandonne et s'en va, déçu.
Ce qui frappe dans ces deux attitudes, c'est leur actualité. Elles incarnent en effet des idées que l'on pourrait facilement retrouver – peut-être exprimées dans un langage différent, mais identiques dans leur substance – dans la bouche de nombreux hommes et femmes de notre temps.

Aujourd'hui encore, nombreux sont les contextes où la foi chrétienne est considérée comme absurde, réservée aux personnes faibles et peu intelligentes ; des contextes où on lui préfère d'autres certitudes, comme la technologie, l'argent, le succès, le pouvoir, le plaisir.
Il s'agit d'environnements où il n'est pas facile de témoigner et d'annoncer l'Évangile, et où ceux qui croient sont ridiculisés, persécutés, méprisés ou, au mieux, tolérés et pris en pitié. Et pourtant, c'est précisément pour cette raison que la mission est urgente en ces lieux, car le manque de foi entraîne souvent des drames tels que la perte du sens de la vie, l'oubli de la miséricorde, la violation de la dignité de la personne sous ses formes les plus dramatiques, la crise de la famille et tant d'autres blessures dont notre société souffre considérablement.
Aujourd'hui encore, il existe des contextes où Jésus, bien qu'apprécié en tant qu'homme, est réduit à une sorte de leader charismatique ou de super-homme, et cela non seulement chez les non-croyants, mais aussi chez nombre de baptisés qui finissent ainsi par vivre, à ce niveau, dans un athéisme de fait.
Tel est le monde qui nous est confié, dans lequel, comme nous l'a enseigné à maintes reprises le Pape François, nous sommes appelés à témoigner de la foi joyeuse en Jésus Sauveur. C'est pourquoi, pour nous aussi, il est essentiel de répéter : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 16).
Il est essentiel de le faire avant tout dans notre relation personnelle avec Lui, dans l'engagement d'un chemin quotidien de conversion. Mais aussi, en tant qu'Église, en vivant ensemble notre appartenance au Seigneur et en apportant à tous la Bonne Nouvelle (cf. CONC. VAT. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 1).
Je le dis tout d'abord pour moi-même, en tant que Successeur de Pierre, alors que je commence ma mission d'Évêque de l'Église qui est à Rome, appelée à présider dans la charité l'Église universelle, selon la célèbre expression de S. Ignace d'Antioche (cf. Lettre aux Romains, Prologue). Conduit enchaîné vers cette ville, lieu de son sacrifice imminent, il écrivait aux chrétiens qui s'y trouvaient : « Alors je serai vraiment disciple de Jésus-Christ, quand le monde ne verra plus mon corps » (Lettre aux Romains, IV, 1). Il faisait référence au fait d'être dévoré par les bêtes sauvages dans le cirque – et c'est ce qui arriva –, mais ses paroles renvoient de manière plus générale à un engagement inconditionnel pour quiconque exerce un ministère d'autorité dans l'Église : disparaître pour que le Christ demeure, se faire petit pour qu'Il soit connu et glorifié (cf. Jn 3, 30), se dépenser jusqu'au bout pour que personne ne manque l'occasion de Le connaître et de L'aimer.
Que Dieu m'accorde cette grâce, aujourd'hui et toujours, avec l'aide de la très tendre intercession de Marie, Mère de l'Église."
Robert Francis Prevost, OSA, né le 14 septembre 1955 à Chicago, est depuis le 8 mai 2025, le 267e évêque de Rome et le pape de l'Église catholique, qu'il gouverne sous le nom de Léon XIV (nom latin : Leo XIV ; nom italien : Leone XIV). De nationalité américano-péruvienne et membre de l'ordre de Saint Augustin, il est en poste au Pérou entre 1985 et 1998, puis exerce des responsabilités à la maison-mère de son ordre à Rome de 2001 à 2013. Il est alors nommé évêque du diocèse de Chiclayo. Le 30 janvier 2023, il est nommé pour succéder au cardinal Ouellet à la tête du Dicastère pour les évêques et prend ses fonctions le 12 avril suivant. Il est créé cardinal le 30 septembre 2023.
Origines et enfance
Robert Francis Prevost est né le 14 septembre 1955 à Chicago d'un père d'ascendance française et italienne et d'une mère d'ascendance espagnole. Il termine ses études secondaires au petit séminaire de l'ordre de Saint-Augustin en 1973. Prevost obtient ensuite en 1977 un bachelor en mathématiques à l'université Villanova (près de Philadelphie). Il rejoint les Augustins le 1er septembre 1977, prononce ses premiers vœux le 2 septembre 1978 et fait profession solennelle le 29 août 1981. L'année suivante, il obtient une licence en théologie de la Catholic Theological Union de Chicago.
Prêtre
Robert Francis Prevost est ordonné prêtre pour ordre de Saint-Augustin le 19 juin 1982 à Rome. Il y prépare une licence en droit canonique à l'université pontificale Saint-Thomas-d'Aquin qu'il obtient en 1984. Prevost est alors envoyé en mission avec les Augustins au Pérou et devient chancelier de la prélature territoriale de Chulucanas jusqu'en 1986. En 1987, il soutient une thèse de droit canon sur le rôle du prieur dans son Ordre. En 1987, il est rappelé aux États-Unis comme promoteur des vocations et directeur des missions pour la province augustine de Chicago. Il retourne en 1988 au Pérou, passant les dix années suivantes à diriger le séminaire des Augustins de Trujillo et à enseigner le droit canonique au séminaire diocésain, où il fut également préfet des études. Il est également juge au tribunal ecclésiastique régional et membre du Collège des consulteurs de Trujillo. Il a également dirigé une quasi-paroisse à la périphérie pauvre de la ville.
Responsabilités dans l'Ordre
En 1998, Robert Francis Prevost est élu provincial de la province augustine Notre-Dame-du-Bon-Conseil (qui couvre le Midwest américain) et retourne donc à Chicago pour prendre ce poste le 8 mars 1999. En 2000, il autorise James Ray, un prêtre alors accusé d'abus sur mineurs et sous le coup d'une restriction pastorale depuis 1991, à résider au prieuré Saint-Jean-Stone de Chicago, malgré sa proximité avec un lycée catholique sans que les responsables du lycée soient informés. Pendant son séjour, Ray était suivi par un contrôleur. Il est déplacé vers une autre résidence en 2002 lorsque les règles ecclésiastiques se durcissent à l'égard des prêtres accusés d'abus sur mineurs. En 2001, Prevost est élu prieur général des Augustins pour un mandat de six ans, renouvelé en 2007. Son élection en vingt minutes est l'une des plus rapides de l'histoire de l'Ordre. De 2013 à 2014, Prevost est directeur des études du prieuré Saint-Augustin de Chicago, ainsi que premier conseiller et vicaire provincial.
Évêque de Chiclayo
Le 3 novembre 2014, le pape François le nomme administrateur apostolique du diocèse de Chiclayo et évêque titulaire de Sufar (de). Installé le 7 novembre 2014, il reçoit la consécration épiscopale le 12 décembre suivant des mains du nonce apostolique au Pérou, James P. Green. Le 26 septembre 2015, il est nommé évêque de Chiclayo. Le 13 juillet 2019, Prévost est nommé membre de la Congrégation pour le clergé. Du 15 avril 2020 au 26 mai 2021, il est administrateur apostolique du diocèse de Callao (Pérou). Le 21 novembre 2020, François le nomme membre du dicastère pour les évêques. Au sein de la Conférence épiscopale du Pérou, Prevost est second vice-président, siégeant au conseil permanent, de 2018 à 2023[14]. En 2019, il est élu président de la commission Éducation et Culture. Le 1er mars 2021, Prevost est reçu en audience privée par le pape François[15], ce qui alimente les spéculations sur une nouvelle affectation[16], à Chicago ou à Rome.
Dicastère pour les évêques
Le 30 janvier 2023, François le nomme préfet du Dicastère pour les évêques et président de la Commission pontificale pour l'Amérique latine, avec le titre d'archevêque-évêque émérite de Chiclayo. Il remplace à ces fonctions le cardinal Marc Ouellet, atteint par la limite d'âge et visé par des plaintes pour agression sexuelle. Prise de fonction prévue le 12 avril.
Cardinal
Le pape François annonce en juillet 2023 son intention de le créer cardinal lors du consistoire du 30 septembre 2023. À cette occasion, il reçoit le titre de cardinal-diacre de Santa Monica. Le 6 février 2025, le pape François l'élève au rang de cardinal-évêque et lui assigne le diocèse suburbicaire d'Albano.
Pape de l'Église catholique
Le 8 mai 2025, il est élu pape à l'issue du quatrième scrutin du conclave. Il prend le nom de Léon XIV.
Qui est Robert Francis Prevost, le nouveau pape élu sous le nom de Léon XIV ?
C'est un homme d'écoute et de synthèse, classé parmi les modérés, et connaissant autant le terrain que les rouages du Vatican. Un évêque "ne doit pas être un petit prince assis en son royaume, il doit être proche du peuple qu'il sert et marcher avec lui, souffrir avec lui", déclarait-il en 2024 au site internet Vatican News. Créé cardinal en 2023 par François qui a porté son ascension au Vatican, il était avant son élection membre de sept dicastères (l'équivalent de ministères au Vatican). Robert Francis Prevost occupait notamment la tête du puissant dicastère des évêques, ce qui en faisait le conseiller du précédent pape sur les nominations des prélats.
François appréciait particulièrement cet homme souvent qualifié de discret et réservé, et qui s'est immergé des années durant dans les "périphéries", ces territoires éloignés ou délaissés jusqu'ici par l'Eglise. Natif de Chicago, Mgr Prevost a passé deux décennies au total au Pérou, où il a mené une oeuvre missionnaire et est devenu archevêque-évêque émérite de Chiclayo, dans le nord du pays. Mais il a aussi la réputation, au sein de la Curie, le gouvernement du Vatican, d'être un modéré capable de concilier des points de vue divergents. Les vaticanistes en avaient fait leur favori parmi les cardinaux américains en amont de l'élection, sur la base de son expérience du terrain, sa vision globale et sa capacité à naviguer au sein de la bureaucratie vaticane.
"Le moins américain des Américains"
Le quotidien italien La Repubblica l'avait décrit comme "le moins américain des Américains" en raison de son ton modéré. Sa connaissance profonde du droit canon l'a aussi rendu rassurant aux yeux des cardinaux conservateurs aspirant à une attention plus grande portée à la théologie.
Après la mort de François, il avait affirmé qu'il y avait "encore beaucoup à faire" au sein de l'Eglise. "Nous ne pouvons pas nous arrêter, nous ne pouvons pas revenir en arrière. Nous devons voir ce que l'Esprit Saint veut pour l'Eglise d'aujourd'hui et de demain, parce que le monde d'aujourd'hui, dans lequel vit l'Eglise, n'est pas le même que le monde d'il y a dix ou vingt ans", avait-il affirmé en avril. "Le message est toujours le même (...) mais le moyen d'atteindre les gens d'aujourd'hui, les jeunes, les pauvres, les politiques, est différent".
Un pontife polyglotte et proche des peuples
Maîtrisant l'anglais, l'espagnol, l'italien, le français et le portugais, le nouveau pape est reconnu pour sa capacité à dialoguer avec des cultures diverses et à s'adapter aux réalités locales. Son expérience au Pérou, notamment dans des contextes de crise, a forgé un pasteur attentif aux défis contemporains et à la synodalité, thème cher au pontificat précédent. Sa devise, « In illo uno unum » (« dans Celui qui est Un, être unis »), annonce un pontificat placé sous le signe de l'unité et de la proximité avec les périphéries.
Quels sont les liens entre le pape américain Léon 14 et Donald Trump?
À ce jour, il n'existe aucune information publique indiquant qu'une rencontre directe ait déjà eu lieu entre Donald Trump et le pape américain Léon XIV, de son nom civil Robert Francis Prevost. Même lors des funérailles du pape François le 26 avril où tous deux étaient présents. En tant que cardinal, il était une figure influente au sein de l'Eglise catholique américaine. Il s'est déjà exprimé à plusieurs reprises sur la question de l'immigration, à laquelle Donald Trump s'attaque souvent. Au Pérou où il a servi pendant plus de quinze ans, le Robert Francis Prevost a souligné l'importance d'une approche pastorale centrée sur la dignité humaine, l'accueil et l'accompagnement des migrants.